Un médicament prometteur pour le traitement de la démence à corps de Lewy
Une étude internationale montre que la rivastigmine permet d'améliorer l'état des patients atteints de démence à corps de Lewy. Cette forme de démence est relativement fréquente chez les sujets âgés et représente 15 % à 25 % des cas de démence dans cette population.
La démence à corps de Lewy est caractérisée par la présence d'inclusions neuronales (corps de Lewy) dans le cortex cérébral. On peut la considérer comme intermédiaire entre la maladie de Parkinson et la maladie d'Alzheimer. Les trois principaux symptômes de la maladie sont la présence d'hallucinations visuelles, une variation des performances cognitives associée à des troubles de l'attention et des signes pseudo-parkinsoniens.
Le traitement de cette affection est délicat car ces patients sont très sensibles aux neuroleptiques conventionnels, pouvant entraîner des réactions sévères. Il a été noté chez ces patients un déficit cholinergique, ce qui a conduit à envisager un traitement destiné à renforcer la fonction cholinergique. Des médicaments de ce type (inhibiteurs de la cholinestérase) ont été étudiés chez des patients atteints de maladie d'Alzheimer.
Une étude internationale menée par Ian McKeith (Université de New Castle upon Tyne, Angleterre) a évalué l'efficacité de la rivastigmine, un inhibiteur de la cholinestérase, chez 120 patients atteints d'une démence à corps de Lewy. Les résultats sont publiés dans le Lancet du 16 décembre.
Cet essai randomisé, multicentrique, en double aveugle et avec contrôle placebo a été conduit chez des patients anglais, espagnols et italiens.
Les patients (73,9 ans en moyenne) ont reçu de façon aléatoire jusqu'à 12 mg de rivastigmine par jour ou un placebo durant 20 semaines. Le traitement était suivi de 3 semaines d'arrêt. Une évaluation neuropsychiatrique a été conduite au début de l'étude puis à la 12°, 20° et 23° semaine. Les performances intellectuelles ont été mesurées grâce à des logiciels spécialisés.
Durant le traitement, les patients sous rivastigmine étaient significativement moins anxieux et apathiques que les sujets sous placebo. Les épisodes hallucinatoires étaient également moins fréquents.
Les sujets sous rivastigmine étaient environ de fois plus nombreux que ceux sous placebo (67 % vs 30 %) à présenter une amélioration (supérieure à 30 % selon l'échelle utilisée) des symptômes neuropsychiatriques.
Les tests de performance intellectuelle et les résultats neuropsychologiques étaient meilleurs chez les sujets sous rivastigmine. De plus, ces patients étaient plus rapides dans l'accomplissement des tâches imposées par ces tests.
L'efficacité du traitement n'est que transitoire puisque les différences entre les groupes semblent disparaître durant la période d'arrêt.
La rivastigmine était associée à des nausées, vomissements et dans certains cas à une anorexie.
Selon les auteurs, la rivastigmine (6 à 12 mg / jour) permet une amélioration de l'état du patient et semble plutôt bien tolérée si elle est dosée de façon individuelle.
Source : Lancet 2000;356:2031-36.
Descripteur MESH : Démence , Psychiatrie , Gériatrie , Patients , Corps de Lewy , Population , Placebo , Maladie , Maladie d'Alzheimer , Maladie de Parkinson , Hallucinations , Neuroleptiques , Accomplissement , Cortex cérébral , Attention , Anorexie , Angleterre