Le gène UCP2 joue un rôle dans l’immunité naturelle
Une étude franco-américaine qui parait dans le numéro de décembre de Nature Genetics montre que le gène UCP2 peut modifier l’activité des macrophages. En effet, l’absence de ce gène chez la souris entraîne une augmentation du taux de radicaux libres et de l’activité des macrophages.
L’énergie de la cellule est produite au niveau des mitochondries par un processus d’oxydation. Le processus est rendu plus efficace par des mécanismes de couplage des différentes réactions impliquées conduisant à la synthèse d’ATP. La découverte des protéines découplantes ou UCP (uncoupling protein) permet l’oxydation des substrats sans production d’ATP. La découverte des UCP a fait penser qu’elles pouvaient être importantes dans la dissipation de l’énergie.
Les auteurs de cette étude ont proposé qu’une activité importante de ces protéines découplantes augmenterait la dépense énergétique et donc réduirait l’accumulation des graisses.
Le Dr D. Ricquier du CNRS et ses collaborateurs ont obtenu des souris n’exprimant pas UCP2. Les auteurs ont montré que contre toute attente (suite aux travaux de Warden et al. en 1997), les souris qui n’expriment pas UCP2 ont un poids normal même lorsqu’on les soumet à un régime hyperlipidique. Mais ayant noté que cette protéine est produite par les macrophages, ils ont alors étudié la réponse immunitaire chez des souris déficientes en UCP2.
Pour ce faire, ils ont infecté des souris normales et mutées avec Toxoplasma gondii, un parasite virulent qui infecte le cerveau des souris et conduit normalement à leur mort. Les souris normales infectées sont mortes tandis que les souris n’exprimant pas UCP2 ont résisté à l’infection.
Les auteurs ont trouvé que la déplétion en UCP2 conduisait à une augmentation du taux de radicaux libres, et au niveau des macrophages, cette augmentation semble améliorer la réponse immunitaire. Des études avaient insinué qu’il pouvait exister une relation entre UCP et taux de radicaux libres. Cette étude est la première à montrer une forte corrélation entre UCP et taux de radicaux libres.
Toutefois, au niveau d’autres tissus, cette élévation du taux de radicaux libres est associée à des processus morbides tels que la polyarthrite rhumatoïde ou les maladies neurodégénératives. Ainsi, l’absence de UCP2 chez ces souris est probablement préjudiciable sur le long terme.
Source : Nat Genet. 2000 ; 26 : 435-439
Descripteur MESH : Génétique , Joue , Rôle , Macrophages , Radicaux libres , Protéines , Cerveau , Maladies neurodégénératives , Mitochondries , Mort , Polyarthrite rhumatoïde , Tissus