Des médecins généralistes à la rescousse des urgences d'Arcachon
Face à une saturation sans précédent des urgences durant l'été, le centre hospitalier d'Arcachon a innové en collaborant étroitement avec des médecins généralistes volontaires.
Un centre de soins non programmés pour soulager les urgences
L'été est une période particulièrement chargée pour les hôpitaux français, notamment dans les zones côtières où l'afflux de touristes double parfois le nombre de patients. L'hôpital d'Arcachon, situé à quelques kilomètres de l'océan Atlantique, n'échappe pas à cette règle.
Afin de répondre efficacement à l'afflux massif de patients, le centre hospitalier d'Arcachon, en partenariat avec une vingtaine de médecins généralistes volontaires, a mis en place un centre de soins non programmés. Ce dispositif, opérationnel du 1er juillet au 31 août, a été installé dans un algéco sur le parking de l'hôpital. Ouvert tous les jours de 9h à minuit, ce centre a permis de rediriger les patients présentant des cas mineurs, souvent qualifiés de "bobologie", loin des urgences traditionnelles. Avec une salle d'attente et trois salles de consultation, ce centre a joué un rôle clé dans la gestion des patients durant cette période estivale.
Des résultats concrets et une reconnaissance ministérielle
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : les urgences d'Arcachon accueillent entre 170 et 200 patients chaque jour, et grâce à ce centre de soins non programmés, près de la moitié de ces patients ont pu être pris en charge efficacement. Julien Patry, médecin coordinateur du centre, souligne l'impact significatif de cette initiative. De plus, le ministre de la santé, Aurélien Rousseau, a salué cette démarche arcachonnaise, la qualifiant de "modèle d'anticipation".
Des médecins libéraux à bout de souffle
La mise en place de ce dispositif a certes permis de désengorger les urgences, mais elle a également mis à rude épreuve les professionnels de santé. Chaque jour, deux médecins généralistes prennent en charge environ 80 patients, des journées qui peuvent s'étendre jusqu'à trois heures du matin.
"J’ai déjà fait les autres étés, mais là, c’est particulièrement fatiguant", témoigne Julien pour RadioFrance. "C’est un fil tendu les urgences. Si on n’avait pas cette structure de médecine générale, on ne tiendrait pas."
Des patients compréhensifs mais inquièts
Si les patients comprennent la nécessité de ce dispositif, certains expriment toutefois leur inquiétude. Frédéric, l'un d'entre eux, souligne sur RadioFrance le manque criant de personnel dans les hôpitaux français. Patricia, venue pour sa fille de neuf mois, déplore le temps d'attente, surtout pour un bébé. Carine Courteau, présidente de la commission médicale d'établissement, reconnaît que cette solution est loin d'être idéale, mais elle reste optimiste quant à la capacité de l'hôpital à traverser cette nouvelle crise des urgences.
Sources : FranceBleu RadioFrance
Crédit photo : DepositPhotos
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