Maternités en danger : le SYNGOF tire la sonnette d’alarme avant l’été
Le SYNGOF s’inquiète dans un communiqué des risques de fermetures inattendues de maternités durant la période estivale. Une situation qui s’explique par une baisse inquiétante du nombre de professionnels de santé dans les maternités et pourrait avoir des conséquences délétères pour les futures mamans si les autorités persistent dans leur incurie.
L’inquiétude grandit au sein du SYNGOF au regard de la diminution constante du nombre de gynécologues obstétriciens, anesthésistes, pédiatres et sages-femmes, qui exercent dans les maternités. Ce problème est en constante évolution depuis plusieurs années et représente un danger croissant pour la sécurité des patientes.
Le défi du recrutement médical
La stabilité des équipes, facteur clé de la sécurité en maternité, a été sérieusement compromise par l’usage excessif de l’intérim dans les disciplines de gynécologie-obstétrique, d’anesthésie-réanimation et de pédiatrie. Les postes vacants sont légion dans ces domaines, car les jeunes praticiens hésitent à prendre le risque de cautionner cette situation préoccupante.
Le SYNGOF souligne que la loi RIST, qui a plafonné le recours à l’intérim dans les hôpitaux en avril dernier, a été mise en œuvre de manière précipitée. Malgré les efforts de l’administration pour inciter les praticiens hospitaliers à assumer des gardes plus lucratives au-delà de leurs obligations dans d’autres hôpitaux en difficulté, plusieurs maternités ont été contraintes de suspendre temporairement leurs activités. C’est le cas à la maternité de Péronne, fermée pendant un mois faute d’anesthésistes, ou encore celle d’Alès, où il n’a pas été possible d’accoucher pendant deux jours en raison du manque de gynécologues.
Les failles du système de soins périnataux
Le SYNGOF estime que le manque de restructuration de l’offre de soins en périnatalité est le principal problème des maternités. Cela se traduit par des conditions de travail difficiles et peu attrayantes en gynécologie-obstétrique, en pédiatrie, en anesthésie-réanimation et en maïeutique, ce qui incite de nombreux professionnels à quitter la salle de naissance. Il est à noter que la moitié des chefs de cliniques de gynécologie obstétrique abandonnent immédiatement la garde obstétrique, et que les sages-femmes, pourtant nombreuses, s’éloignent rapidement de la salle de naissance, privilégiant une pratique libérale sans garde.
Les discussions visant à réformer l’organisation de la périnatalité, interrompues par la pandémie de Covid-19, n’ont jamais repris, malgré les appels répétés des professionnels de la santé.
Le SYNGOF exhorte donc les responsables politiques et de santé à agir rapidement pour attirer davantage de professionnels dans les salles de naissance et assurer ainsi la sécurité des soins. Les prochains mois s’annoncent difficiles pour de nombreuses régions, le contexte estival exacerbant les difficultés existantes. La mise en œuvre de mesures efficaces pour assurer la pérennité et la sécurité des maternités est plus que jamais nécessaire.
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