Endométriose : l’utilisation de l’ENDOTEST pourrait améliorer la précision et réduire les coûts du diagnostic

Une équipe de chercheurs français a mené une évaluation économique de l’Endotest®, un test salivaire qui permet de diagnostiquer l’endométriose alors que ce nouveau dispositif médical est en cours d’analyse par les autorités sanitaires. Il en ressort que l’intégration de l’Endotest dans le parcours de soins pourrait se révéler très intéressante tant pour les finances de l’assurance maladie que pour les patientes.

Endotest® : Un test non invasif qui permet le diagnostic précoce de l’endométriose

Le diagnostic de l’endométriose est un enjeu majeur pour les femmes atteintes de cette maladie, qui subissent souvent un parcours médical long et complexe. Le Président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé en janvier 2022 la mise en place d’une stratégie nationale de lutte contre l’endométriose, dont l’un des axes principaux est l’amélioration de la détection de cette pathologie.

Une équipe française composée de médecins spécialistes de l’endométriose et d’ingénieurs en intelligence artificielle a développé un test diagnostique basé sur le séquençage des microARN présents dans la salive. Ce test, appelé ENDOTEST®, est simple, non invasif et validé par le plus grand essai clinique jamais réalisé dans ce domaine. Ce dispositif a reçu le prestigieux Prix Galien 2022.

L’ENDOTEST permet une détection précoce de toutes les formes d’endométriose, même les plus complexes, avec une fiabilité proche de 100 %. Grâce à cette innovation, les femmes souffrant d’endométriose pourraient éviter le long parcours médical et les multiples examens habituellement nécessaires pour poser un diagnostic, qui peut même parfois passer par une intervention chirurgicale.

Évaluation du coût-efficacité de l’Endotest®

L’étude menée par Ferrier et al. vise à évaluer l’efficacité économique du Endotest®, un test diagnostique salivaire pour l’endométriose, en comparaison avec l’algorithme conventionnel utilisé en France. Pour cela, les chercheurs ont construit un modèle d’arbre de décision basé sur les données de la littérature, incluant plusieurs stratégies de diagnostic.

Quatre stratégies ont été comparées dans cette étude. La première, appelée stratégie I, représente l’algorithme français actuel. La stratégie II consiste à effectuer un Endotest® pour tous les patients. La stratégie III prévoit de réaliser une échographie pour détecter les endométriomes, puis un Endotest® pour les patients sans endométriomes détectés. Enfin, la stratégie IV prévoit de réaliser une IRM pelvienne en cas d’absence d’endométriomes détectés à l’échographie, suivie d’un Endotest® pour les patients avec un résultat négatif à l’IRM.

Les coûts et les taux de précision ont été évalués pour chaque stratégie, et les chercheurs ont réalisé trois analyses en fixant le prix de l’Endotest® à 500 €, 750 € et 1000 €. Une analyse de sensibilité probabiliste a également été effectuée à l’aide de simulations de Monte Carlo.

Les résultats montrent qu’avec un Endotest® à 750 €, le coût par cas correctement diagnostiqué était de 1542 €, 990 €, 919 € et 1000 €, respectivement, pour les stratégies I, II, III et IV. La stratégie I était dominée par toutes les autres stratégies. Les stratégies IV, III et II étaient préférées pour un seuil de disposition à payer inférieur à 473 €, entre 473 € et 4670 €, et supérieur à 4670 € par cas correctement diagnostiqué, respectivement.

Lorsque le prix de l’Endotest® était fixé à 500 €, la stratégie I était également dominée par toutes les autres stratégies. À 1000 €, les rapports coût-efficacité incrémentiels (ICER) des stratégies II et III étaient de 724 € et 387 € par cas correctement diagnostiqué, respectivement, par rapport à la stratégie I.

En conclusion les résultats suggèrent que l’intégration de l’Endotest® dans les stratégies de diagnostic pourrait améliorer la précision du diagnostic et réduire les coûts associés.

Intérêt de l’Endotest® pour les professionnels de santé

L’Endotest® représente une avancée significative pour les professionnels de santé dans la prise en charge de l’endométriose. Grâce à cette méthode de diagnostic non invasive et économiquement avantageuse, les médecins pourront établir un diagnostic plus précis et mieux orienter les patientes vers les traitements appropriés. En outre, l’Endotest® pourrait permettre de réduire le délai de diagnostic, souvent long pour l’endométriose, et d’améliorer la qualité de vie des patientes concernées.

Il pourrait aussi d’une manière plus générale permettre de libérer des places et réduire les délais d’accès à des centres d’imagerie médicale disposant d’une IRM.

Nota Bene : Un des auteurs qui a procédé à l’analyse statistique est actuellement salarié de l’entreprise ZIWIG qui commercialise le dispositif.

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