« Avec le CET, les soins vont se dégrader »
Les négociations conventionnelles entre l’Assurance maladie et les syndicats de médecins libéraux touchent à leur fin. Ces discussions vont définir les règles de l’exercice libéral pour les cinq prochaines années. Pourtant, pour Jeunes Médecins, l’Assurance maladie n’a pas pris la mesure de l’enjeu crucial qui se joue actuellement pour l’avenir de la médecine libérale et de l’accès aux soins pour tous : le manque de médecins.
Le syndicat est clair. Ce n’est pas en contraignant toujours plus ceux qui restent et en dégoûtant ceux qui pourraient arriver que nous pourrons redynamiser cette profession et répondre aux problèmes d’accès aux soins des Français.
Jeunes Médecins invite les médecins à étudier les critères proposés pour le « Contrat d’engagement territorial » (CET) pour constater qu’il n’y a que des critères de volume et non de qualité. Si ce contrat est mis en place, les soins vont se dégrader, car les médecins qui se concentrent sur la qualité ne seront pas valorisés. Pour la CNAM, un bon médecin est un médecin qui travaille beaucoup, et non un médecin qui travaille bien.
L’exercice en secteur 1 deviendra intenable compte tenu de l’augmentation de la demande chez nos concitoyens les plus précaires, et de la trop faible revalorisation, ne permettant pas encore le financement d’un assistant administratif ou médical en soutien. En conséquence, pour les médecins qui sont en secteur 1 et qui refusent l’abattage demandé par les tutelles la tentation d’un déconventionnement sera grande.
L’Assurance maladie prévoit de créer deux catégories de médecins avec des tarifs différents, élaborés sur des jugements arbitraires définis uniquement par la caisse elle-même. Nous assistons à la mise en place d’un contrôle quasi total sur les médecins libéraux.
Les résultats d’un sondage effectué par Jeunes Médecins sont sans appel : 98,8 % des répondants se disent contre la signature de cette convention. La communauté médicale ne veut pas de cette distinction des tarifs de consultation entre les médecins libéraux qui adhèrent ou non aux critères de l’engagement territorial.
Jeunes Médecins appelle tous les syndicats représentatifs de la médecine libérale à ne pas signer une convention qui conduira à la mort de la médecine libérale.
Le financement insuffisant de l’Assurance maladie et du gouvernement met en danger le service public de santé, ce qui pénalise toujours les mêmes, les plus précaires, les plus éloignés, les plus en manque de soins.
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