73 % des médecins prêts à se déconventionner ou à cesser d’exercer la médecine selon un sondage de l’URPS IDF
Selon une enquête réalisée par email par l’URPS Médecins Île-de-France, 73 % des médecins interrogés seraient prêts à se déconventionner ou à cesser l’exercice libéral de la médecine, si les lois en discussions ou la convention médicale étaient mis en œuvre en l’état.
La proposition de Loi N° 362, présentée par les Députées Stéphanie Rist et Aurore Bergé, a été votée en première lecture à l’Assemblée nationale. Cette loi vise à améliorer l’accès aux soins en confiant des actes médicaux à des infirmiers et des masseurs kinésithérapeutes. Cependant, elle offre également la possibilité à des professionnels de santé non-médecins d’exercer la médecine, ce qui pour l’URPS IDF va à l’encontre des articles L4161-1 à L4161-6 du Code de la santé publique¹. Cette proposition de loi s’ajoute à deux autres propositions de loi, la Garrot N° 741 et la Marcangeli N° 657, qui ont pour but de contraindre la pratique médicale et l’installation des médecins.
En parallèle, les négociations conventionnelles tendent vers une revalorisation de 1,5 € pour les consultations médicales, alors que les médecins demandaient un doublement du tarif de consultation après 6 ans de stagnation de leurs revenus et dans un contexte économique marqué par une inflation soutenue. Sous couvert d’améliorer l’accès aux soins, les autorités de tutelle cherchent par ailleurs à forcer les médecins libéraux à accepter toute une série de nouvelles contraintes organisationnelles formalisées dans un contrat d’engagement territorial qui fait figure d’épouvantail. Cette proposition de la CNAM a été perçue par beaucoup de médecins comme la provocation de trop. Ils sont appelés le 14 février à fermer leur cabinet et à manifester devant le Sénat.
Dans ce cadre tendu, l’URPS Médecins Île-de-France a réalisé un sondage auprès de 15 078 médecins libéraux exerçant en Île-de-France au 7 février 2023. À la date du 10 février, 1593 réponses avaient été reçues. La moyenne d’âge des répondants est de 48 ans, soit plus jeune que la population interrogée (57 ans).
La question posée était : « Dans l’hypothèse où les propositions de loi et les négociations conventionnelles qui se discutent en ce moment deviennent la réalité de votre exercice de demain, que décidez-vous ? » 73 % des répondants ont indiqué qu’ils modifieraient leur pratique, en se déconventionnant, en développant une activité hors champ conventionnel ou en cherchant un poste salarié notamment. Cette proportion atteint 80 % pour les médecins généralistes.
Pour l’URPS, le message des médecins franciliens est on ne peut plus clair. Quitte à se déconventionner, ils rejettent ces lois qui contribuent à dégrader la pratique médicale et à fragiliser encore un peu plus le système de santé.
L’URPS Médecins Île-de-France prône des solutions concrètes, pour sauver la médecine libérale :
1. Rendre le modèle d’exercice attractif et simple pour donner envie aux médecins en fin de formation de s’installer : la valorisation de l’exercice doit tenir compte des coûts réels de pratique. En harmonisant les tarifs de consultations et d’actes à la moyenne européenne, on redonnerait la possibilité aux médecins d’avoir un exercice médical innovant et soutenu par un secrétariat…
2. Anticiper le nombre de médecins à former chaque semestre adapté aux besoins des territoires et du zonage en encourageant la formation des internes par des stages en médecine libérale.
3. Limiter les rendez-vous médicaux non honorés : 28 000 000 par an, soit 4 000 médecins par an.
4. Inciter fiscalement les médecins de de 65 ans à poursuivre leur carrière.
5. Augmenter le temps médical disponible en encourageant l’emploi d’assistants administratifs en toute autonomie sans subventions éphémères et complexes.
6. Simplifier le quotidien du médecin en supprimant les complexités administratives et certificats inutiles.
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Michèle GLUCKLICH| 21/02/2023-