« Ce qui n’est pas responsable, c’est de nous laisser soigner la population dans ces conditions. »
Il y a dix jours, on vous annonçait le retour de la petite musique du Gouvernement : un appel à la responsabilité, entonné sur toutes les matinales de France, pour faire porter à tous ces médecins en grève, à tous ces médecins qui s’indignent et qui militent, la situation catastrophique dans laquelle se trouvent nos patients, nos services, nos confrères, nos collègues.
Le Gouvernement et son administration ne supportent pas le mouvement de grève des médecins libéraux lancé il y a un peu plus d’un mois, ce qui leur fait dire tout et son contraire : ce mardi 3 janvier, Élisabeth Borne, Première ministre, a affirmé sur France Info que la grève des médecins libéraux « n’est pas responsable » et augmente les tensions sur l’hôpital, pourtant la veille, au même micro, Thomas Fatome, Directeur général de la CNAM, avait insisté sur l’impact relatif de ce mouvement de grève sur l’activité médicale de la fin d’année.
Ce qui n’est pas responsable, c’est de nous laisser soigner la population dans ces conditions.
Ce qui n’est pas responsable, c’est de tarder à apporter des réponses aux médecins qui manquent de temps médical pour accueillir tous les patients, à la perte d’attractivité des métiers du soin qui conduit à l’augmentation des postes vacants à l’hôpital et dans les cabinets, au retard de la campagne de vaccination et à la pénurie de médicaments.
Face aux épidémies hivernales, chaque jour, les médecins traitants sont sidérés que les traitements et notamment les traitements antibiotiques qu’ils prescrivent aux familles soient introuvables en pharmacie. Après deux ans de crise sanitaire, et de grands discours sur la nécessaire souveraineté médicale et pharmaceutique, quelles sont les réponses apportées par ce gouvernement ? Où sont passés les milliards du Ségur de la santé ?
La grève n’est jamais choisie par facilité, car elle implique des désagréments pour le suivi de nos patients. La grève reste néanmoins parfois la seule manière de se faire entendre face à des responsables politiques qui ne comprennent que le rapport de force.
Quoi qu’on en dise, un mois après le lancement du mouvement de grève des médecins libéraux, le directeur général de la CNAM a confirmé qu’il y aurait une revalorisation du tarif de la consultation médicale, et la Première ministre a annoncé la publication d’une feuille de route la semaine prochaine pour répondre aux enjeux d’organisation et libération du temps médical.
Jeunes Médecins demande à être reçu par la Première ministre ces prochains jours, pour échanger sur les mesures significatives qui pourront être prises en ce début d’année. Mais s’il faut faire grève pour que la situation s’améliore durablement, les médecins le feront encore, et avec un grand sens des responsabilités.
Jeunes Médecins
Descripteur MESH : Population , Médecins , Patients , Gouvernement , France , Musique , Mouvement , Face , Temps , Vaccination , Pharmacie , Consultation médicale , Épidémies , Discours