Mobilisation générale des médecins libéraux les 1er et 2 décembre
Les médecins libéraux présentent un front uni comme rarement pour défendre l’attractivité de leur profession et leur positionnement central dans l’organisation des soins primaires. Ils ont décidé de fermer leur cabinet les 1er et 2 décembre afin de peser de tout leur poids sur les négociations conventionnelles qui restent à ce jour au point mort.
Si c’est le collectif apolitique et asyndical “Médecins pour demain” qui le premier a appelé à la fermeture des cabinets, force est de constater que les syndicats se joignent au mouvement les uns après les autres : SML, Les Spécialistes CSMF, Les Généralistes-CSMF, la Fédération des médecins de France, l’UMFL-S… Si certaines revendications diffèrent d’un syndicat à l’autre, le constat est en effet plutôt unanime : les médecins de terrain sont usés par 3 années de Covid et désabusés par le manque de reconnaissance à leur égard des autorités de tutelle.
Cette nouvelle mobilisation reprend les revendications non entendues lors de la manifestation des étudiants en médecine le 14 octobre et de la mobilisation des médecins du 17 novembre : la quatrième année d’internat, l’accès direct à certains professionnels de santé hors parcours de soins coordonné, les mesures coercitives à l’installation des médecins libéraux.
Le thème qui sera le plus visible et le plus médiatisé est la consultation à 50 euros, symbole fort pour une profession qui appelle à une revalorisation depuis plusieurs années. Le syndicat SML rappelle par ailleurs que la moyenne européenne se situe autour de 46 € et que les infirmières en pratique avancée ont obtenu une consultation à 50 € pour le suivi des ALD. Dans son communiqué, le syndicat affirme que “Les libéraux n’acceptent pas que les pouvoirs publics les traitent et les rémunèrent comme des arpettes.”
L’UFML-S en répondant à une prise de position pour le moins étrange de France Assos Santé sur les difficultés d’accès aux soins “rappelle que sur 100 % de médecins généralistes formés, seuls 60 % s’installent. Le déficit dramatique de 40 % est en lien avec la baisse d’attractivité de la médecine libérale, conséquence des politiques sanitaires successives. Rendre l’attractivité à la médecine libérale est donc la solution, la réserve de médecins étant existante.”
Redonner à la profession de médecin libéral son attractivité ne semble pourtant pas être le cœur de la stratégie des autorités de tutelle si l’on considère des décisions qui ont été prises les concernant ces dernières années :
- Absence de revalorisation des honoraires pendant 7 ans
- Appel à la coercition à l’installation
- Proposition de conventionnement sélectif
- Reprise des gardes obligatoires
- Délégation voire transfert de tâches et de compétences sans concertation à d’autres professions
- Augmentation des contraintes administratives
- Instauration de modes de financement et d’organisation alternatifs
On est même très loin des principes fondateurs de la médecine libérale articulée autour de la liberté d’installation, liberté des honoraires, liberté de prescription, liberté du choix du médecin par les patients et du paiement direct par les patients. C’est pourtant ce modèle qui a largement contribué à faire de la France le meilleur système de santé au monde selon l’OMS en 2000. Or depuis 20 ans on assiste plutôt à un retour en force d’une médecine de plus en plus administrée, contrainte et sous financée. Comme si le changement de modèle était déjà acté alors que le débat de fond n’a jamais vraiment eu lieu. Le bras de fer qui s’annonce ne fait probablement que commencer.
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