Primo-vaccination par les pharmaciens : « Les pharmacies ne sont pas des cabinets médicaux » s’insurge le SML
Alors que la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France et l’USPO militent pour que les pharmaciens puissent administrer la première dose du vaccin Astrazenca contre la covid-19 aux patients qui le souhaitent, les syndicats de médecins libéraux affichent clairement leur hostilité.
La campagne de vaccination contre la covid-19 devrait s’accélérer la semaine prochaine à partir du 25 février date à laquelle les médecins libéraux pourront vacciner leur patient dans leur cabinet. Pourtant les syndicats de pharmaciens s’inquiètent du peu d’empressement des médecins à commander leurs doses et craignent qu’elles finissent par rester chez les grossistes.
Ouvert le 15 février, le portail d’inscription des médecins volontaires avait été utilisé par environ 2 000 pharmacies le 16 février à midi. Or pour pouvoir distribuer les 700 000 doses, il faudrait que 70 000 médecins passent leur commande d’ici mercredi 23 h.
Redoutant un retard à l'allumage de la vaccinnation en médecine de ville, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a demandé au gouvernement « d’autoriser au plus vite la vaccination dans les pharmacies », suspendue à un décret « toujours pas paru ».
Cette demande a provoqué un tollé chez les syndicats de médecins libéraux.
« Les compétences médicales ne se décrètent pas. Les pharmacies ne sont pas des cabinets médicaux. Aussi, à ce stade, dans l’intérêt des patients, le syndicat estime que la primo-vaccination anti-Covid et la prescription des vaccins par le pharmacien ne sont ni raisonnables ni souhaitables. » explique le syndicat des médecins libéraux dans un communiqué.
« Le SML rappelle que la vaccination dans les cabinets médicaux avec le vaccin AstraZeneca débutera à compter du 25 février et qu’il n’y a, à ce stade, aucun retard à déplorer du côté des médecins libéraux, lesquels sont prêts et particulièrement mobilisés pour vacciner. D’ailleurs, une récente enquête de Doctolib a estimé que 90 % d’entre eux étaient déjà dans les starting blocs. »
De son côté, MG France rappelle que « Le médecin généraliste est dans tous les cas le mieux placé pour repérer ses patients les plus exposés aux formes graves de l’épidémie, en appliquant les priorités et recommandations de la HAS pour le vaccin Astra Zeneca : patients de 50 à 65 ans, en commençant par ceux qui présentent une pathologie chronique : diabète, surpoids (IMC > 30), HTA sévère, insuffisance respiratoire, etc.
MG France appelle par ailleurs à une interprofessionnalité efficace et en donne les clés
“La mission prioritaire des pharmaciens est l’approvisionnement en vaccins et leur délivrance aux professionnels de santé, puis à la population.
Le rôle des médecins généralistes est de convaincre les patients puis de déterminer les indications et les contre-indications des vaccins.
Celui des infirmiers est d’effectuer la vaccination dès lors que les indications et contre-indications ont été posées.”
“Respecter ces rôles n’interdit pas au pharmacien de vacciner dès qu’il aura approvisionné en vaccins les cabinets du médecin et de l’infirmier, au médecin de vacciner au cours de ses consultations ou déléguer la vaccination de ses patients à l’infirmier qui se rend au domicile du patient ou le reçoit.”
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