Une alimentation enrichie en fibre augmenterait le risque de récidive des tumeurs colo-rectales

Une étude multicentrique internationale parue dans The Lancet montre qu’un régime alimentaire enrichi en fibre augmenterait la réapparition des adénomes colo-rectaux.

Quelques études épidémiologiques suggéraient qu’un complément alimentaire en calcium ou fibres contribuerait à réduire la récidive des cancers colorectaux. Mais les données disponibles étaient insuffisantes pour donner un avis certain concernant le régime alimentaire approprié.

Une étude multicentrique, randomisée, et en double aveugle, a été alors menée par The European Cancer Prevention Organisation Study Group</i> afin de tester l’effet d’une alimentation enrichie en calcium et fibres sur la résurgence des adénomes du colon.

Ont participé à cette étude 665 personnes ayant au moins deux adénomes colorectaux (ou un adénome de diamètre > 5 mm) : un premier groupe a reçu 2g/jour de calcium , un deuxième groupe a reçu 3,5 g/jour de fibre (enveloppe d’ispaghua) et un troisième groupe a reçu un placebo. Les participants ont subi une coloscopie après 3 années de suivi.

Sur les 552 personnes qui ont suivi l’examen final, au moins un adénome s’est développé chez 16% des patients du groupe ‘calcium’ (risque relatif=0,66 ; IC 95%=0,38-1,17 ; p=0,16), 29% dans le groupe ‘fibre’ (risque relatif=1,67 ; IC 95%=1,01-2,76 ; p=0,042) et 20% dans le groupe ‘placebo’. Toutefois, le bénéfice observé apporté par le complément alimentaire en calcium n’est pas statistiquement significatif. Les auteurs ont également trouvé qu’il y avait une augmentation du risque de développer un adénome chez les patients du groupe ‘fibre’ qui ont, en plus, une prise de calcium plus élevée que la moyenne.

En conclusion, les auteurs précisent que même si un régime alimentaire enrichi en fibre n’est pas une stratégie efficace pour la prévention des cancers colo-rectaux, ils n’en conseilleront pas toutefois une limitation dans la mesure ou la consommation d’aliments en contenant a des effets bénéfiques sur d’autres maladies chroniques telles que les affections coronariennes.

Source : The Lancet 2000 ; 356 : 1300-06