1 Médecin coordonnateur en EHPAD sur 2 est confiant en l’avenir de la profession
Les mouvements sociaux, inédits par leur ampleur, de janvier 2018 avaient jeté une lumière crue sur les conditions de travail au sein des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). Les principales revendications exprimées alors concernaient le manque de moyens humains et financiers des personnels de santé pour exercer leurs missions auprès des résidents dépendants, dans de bonnes conditions. Pour sa troisième étude Futuramed, Appel Médical Search a donc choisi de s’intéresser à une fonction peu connue, mais essentielle au bon fonctionnement des EHPAD : le médecin coordonnateur. Près de 200 d’entre eux ont été interrogés à l’automne 2018. Loin de l’image parfois perçue négativement des conditions de travail dans ces établissements, la moitié d’entre eux se déclare confiants en l’avenir de leur profession. Ils décrivent un métier qu’ils n’ont pas initialement choisi par vocation (73 % d’entre eux ont saisi une opportunité qui s’est présentée à eux) mais qui répond à de réelles motivations : travail en équipe (68 % des répondants), attrait pour la gériatrie (54 %) ou encore une activité plus variée (48 %). Mieux encore, la quasi-totalité des médecins coordonnateurs interrogés (91 %) a une perception positive de son métier.
Le médecin coordonnateur est au cœur du parcours de soin des patients hébergés en EHPAD. On aurait pu craindre une vision pessimiste et résignée du métier, dans la droite ligne des dénonciations des conditions de travail dans ces établissements exprimées il y a un an. Il n’en est rien. Les médecins coordonnateurs apprécient surtout l’engagement, le travail en équipe et l’implication totale que demande ce métier, au service des résidents. Si les motifs d’insatisfaction existent, ils n’entament pas la motivation à exercer cette charge. Les médecins coordonnateurs sont d’ailleurs nettement plus optimistes (25 %) que pessimistes (10 %) quant à l’avenir de leur profession. », analyse Christophe Bougeard, Directeur Général d’Appel Médical et Appel Médical Search.
Médecin coordonnateur : d’opportunité à vocation
Le métier de médecin coordonnateur souffre d’un manque criant de notoriété. Mais si l’on en croit les résultats de l’étude Futuramed 2019 d’Appel Médical Search, il gagne à être connu. Ainsi, l’exercice de cette fonction au sein des EHPAD relève, dans près de trois cas sur quatre (73 %), d’une opportunité qui s’est présentée. Seul un médecin coordonnateur sur cinq a fait le choix délibéré d’en faire son métier.
La moitié d’entre eux ont d’ailleurs eu connaissance de cette fonction en tant que médecin traitant d’un patient hébergé en EHPAD.
► Principales prise de connaissance du poste de médecin coordonnateur actuel
En revanche, le choix d’embrasser le métier a répondu à de réelles motivations. Ce sont moins les convenances personnelles (horaires, statut…) et les considérations matérielles (rémunération, complément retraite…) que l’engagement de la fonction qui ont convaincu les médecins coordonnateurs d’embrasser cette carrière. Ainsi, près des trois quarts des médecins interrogés souhaitaient avoir une deuxième activité, dont 48 % pour varier leur activité libérale. 68 % des interviewés ont vu l’opportunité de travailler en équipe et près de 6 médecins sur 10 (54 %) ont déclaré un attrait pour le travail auprès des personnes âgées.
► Les principales motivations à la prise de poste de médecin coordonnateur
Médecin coordonnateur : un métier apprécié
Plus de 9 médecins interrogés sur 10 (91 %) portent un regard positif sur leur fonction. À peine plus du quart d’entre eux (28 %) associe au moins un qualificatif négatif à la fonction. Ce sont principalement la pluridisciplinarité et la diversité des missions qui sont plébiscitées, ainsi que le travail en équipe. Le métier est aussi jugé « formateur, enrichissant, valorisant et indispensable ». Plus ponctuellement, les médecins coordonnateurs regrettent les lourdeurs administratives et la nécessité d’être consensuel.
Cette perception du métier se traduit d’ailleurs dans les faits. Les médecins interrogés exercent ce métier depuis 8 ans en moyenne et même depuis plus de 15 ans pour 20 % d’entre eux.
Parmi les motifs de satisfaction, les médecins coordonnateurs insistent principalement sur le travail en équipe (52 %), le bien-être des patients et de leurs familles (40 %), l’intersection entre plusieurs entités (37 %) ou encore la montée en compétences des équipes (34 %). Ce sont bien l’engagement et l’intérêt public qui motivent en premier lieu les médecins coordonnateurs. Le confort de vie et le niveau de rémunération restent secondaires.
► Les principaux points de satisfaction à l’exercice du métier de médecin coordonnateur
Les reproches des médecins coordonnateurs ont essentiellement trait aux conditions d’exercice de leur métier. Ils ne concernent pas la compétence des équipes ou la direction d’établissement. Sans grande surprise, c’est le manque de moyens qui les préoccupent en priorité : humain d’abord (47 %), puis financier (28 %). Il devance la lourdeur administrative (43 %), le manque de temps (29 %) et le turnover des équipes soignantes (26 %).
► Les principaux points d’insatisfaction à l’exercice du métier de médecin coordonnateur
Médecin coordonnateur : un métier d’avenir pour un médecin sur deux
Interrogés sur leur perception de l’avenir de leur profession, les médecins coordonnateurs se déclarent globalement plus confiants qu’inquiets. Près d’un médecin sur deux se déclare confiant en l’avenir, dont 25 % d’optimistes et 22 % de curieux. A l’inverse, un tiers des médecins interrogés est soucieux de l’avenir de leur profession, donc 24 % d’inquiets et seulement 10 % pessimistes.
► L’évolution du métier, des avis divisés
Interrogés sur les évolutions du métier, les médecins coordonnateurs souhaitent en priorité réduire la part du travail administratif pour consacrer plus de temps aux résidents (54 %). Le médecin coordonnateur n’a pas le rôle de médecin traitant alors même qu’il est le plus souvent en contact avec les patients. 44 % du panel estime que le rôle de médecin traitant devrait leur être attribué. Autre solution envisagée par près de quatre médecins coordonnateurs sur dix (37 %), qu’un médecin traitant soit en permanence délégué au sein des établissements.
FOCUS : Que pensent les médecins coordonnateurs de la nouvelle génération ?
Un volet de l’étude Futuramed d’Appel Médical Search porte sur la perception des médecins interrogés, tous expérimentés, sur la nouvelle génération de confrères qui entrent sur le marché du travail. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les médecins coordonnateurs portent un regard mitigé sur ceux qui sont appelés à prendre la relève de la profession :
Plus de la moitié d’entre eux (54 %) ont un avis mitigé sur ces nouveaux entrants. 8 % ont un avis négatif et un quart (25 %) ont un avis positif. Des résultats en phase avec l’opinion exprimée en 2017 par les médecins hospitaliers interrogés dans le cadre de l’étude Futuramed parue en 2018.
Les médecins coordonnateurs estiment que la nouvelle génération est principalement « moins disponible » (82 %) et « moins engagée ». Ils reconnaissent néanmoins que la nouvelle génération est « mieux formée » (44 %), « mieux informée » (49 %) et « aussi efficace » qu’eux (58 %).
Sur les principales motivations qui pousseraient les jeunes praticiens à embrasser la carrière de médecins coordonnateurs, le panel interrogé cite en priorité le confort de vie et les aspects matériels de la profession : le confort des horaires et l’équilibre avec la vie personnelle (54 %), le statut de salarié (51 %) ou encore le salaire attractif (48 %). Seul le travail en équipe, motif majeur de satisfaction dans l’exercice du métier exprimé par le panel, se retrouve parmi les leviers de motivation des jeunes générations (50 %).
METHODOLOGIE
L’étude Appel Médical recueille l’opinion des médecins coordonnateurs en EHPAD sur leur profession et son avenir. Elle les interroge également sur la nouvelle génération de médecins.
L’étude a été conduite pour Appel Médical par Stethos, un institut d’études spécialisé dans la
santé.
L’étude a été menée auprès de 192 médecins coordonnateurs, exerçant tant au sein
d’EHPAD associatifs, publics que privés, au cours de deux phases successives : une phase qualitative puis une phase quantitative.
Pour la phase qualitative, conduite entre le 5 et le 13 septembre 2018, Stethos a mené 12 entretiens individuels approfondis d’une heure par téléphone auprès de médecins coordonnateurs répartis sur toute la France.
Pour la phase quantitative, Stethos a interrogé 180 médecins coordonnateurs entre le 12 octobre et le 2 novembre 2018 via un questionnaire auto-administré en ligne de 10 ou 15 minutes.
Les médecins de l’étude ont été recrutés à partir d’une base de données Stethos (réseau de médecins internautes ayant accepté d’être sollicités pour participer à des études on-line).
L’ensemble des traitements statistiques ont été réalisés avec un intervalle de confiance de 90 %.
A propos d’Appel Médical et Appel Médical Search
Appel Médical Search est le département dédié aux médecins et directeurs d’établissement. Appel Médical, filiale du Groupe Randstad France, est le N° 1 du recrutement et du travail temporaire médical, paramédical et pharmaceutique en France depuis 50 ans. Il intervient dans les secteurs hospitaliers, 3ème âge, handicap, petite enfance, métiers du médicament, santé au travail, hospitalisation et soins à domicile. Les 350 collaborateurs-trices permanent(e)s d’Appel Médical délèguent plus de 44 830 collaborateur-trices intérimaires auprès de 9 833 clients à travers son réseau de 150 agences en France.
En 2018, Appel Médical a recruté en CDI/CDD plus de 4 249 professionnel-les de santé.
En savoir plus : www.appelmedical.com I @appel_medical
A propos du groupe Randstad France
Le groupe Randstad France fait partie du groupe Randstad, le leader mondial sur le marché des ressources humaines, fondé aux Pays-Bas en 1960. En France, il se place parmi les leaders en matière de services en ressources humaines avec en 2017 un chiffre d’affaires de 3,63 milliards d’euros. En 2017, le groupe (13 000 collaborateurs-trices, dont 4 000 au titre d’Ausy et 5 200 CDI Intérimaire) aura délégué en moyenne 75 000 salariés intérimaires chaque semaine et recruté 23 200 professionnels en CDI/CDD, en s’appuyant sur son réseau national et local de 650 agences et bureaux.
Randstad est détenteur depuis 2008 et 2009 du Label Égalité Professionnelle et du Label Diversité
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