De l'intérêt des échocardiographies chez les enfants infectés par le VIH
Une fraction de raccourcissement du ventricule gauche (VG) réduite ainsi qu'un épaississement du VG sont deux facteurs de risque de mortalité chez les enfants infectés par le VIH. Selon une étude parue dans le journal Circulation, ces facteurs sont indépendants de l'état d'immunodépression des sujets ou de la survenue de maladies neurologiques.
Le Dr S. Lipshultz (University of Rochester Medical Center, Rochester) et ses collaborateurs rappellent dans leur publication que les anomalies morphologiques et fonctionnelles du VG sont fréquentes chez les enfants VIH+. Néanmoins, la valeur prédictive de ces anomalies sur la mortalité restait à évaluer.
Au total, 193 enfants (âge médian = 2,1 ans) infectés par le VIH par une transmission verticale ont été étudiés. La structure et la fonction du VG ont été évaluées par échocardiographie. Un suivi échocardiographique de 5 ans a montré un lien significatif entre le risque de décès et la présence d'anomalies du VG.
La survie à 5 ans était de 64 % mais la mortalité était plus importance chez les enfants qui présentaient au début du suivi une réduction de la contractilité ou de la fraction de raccourcissement du VG, une augmentation des dimensions du VG, un épaississement du VG ou une augmentation du rythme cardiaque ou de la tension artérielle.
Un des résultats marquant de l'étude est qu'une diminution de la fraction de raccourcissement du VG et un épaississement du VG était des facteurs prédictifs de la mortalité et ce, indépendamment du nombre de CD4, du centre de soins ou d'affection neurologique.
Des anomalies de la fraction de raccourcissement du VG ont été observées jusqu'à 3 ans avant le décès tandis que l'épaississement de la paroi du VG n'a été identifié que 18 à 24 mois avant le décès.
La fraction de raccourcissement du VG et l'épaississement de la paroi pourraient être respectivement utilisés comme des indicateurs à long et court terme du risque de décès chez les enfants VIH+, indépendamment de leur taux de CD4.
Selon le Dr C. Lenfant, Directeur du National Heart, Lung and Blood Institute qui a financé cette étude : "Le recours régulier aux échocardiographies chez les enfants infectés par le VIH nous aiderait à identifier ceux qui pourraient bénéficier d'examens et de traitements plus attentifs pour contrer le développement des cardiopathies liées au VIH".
Source : American Heart Association. Circulation 2000;102:1542-1548
Descripteur MESH : VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine , Virologie , Mortalité , Risque , Facteurs de risque , Association , Cardiopathies , Échocardiographie , Rythme cardiaque , Soins , Survie