Cancer du poumon : les bénéfices apportés par les isothiocyanates dépendent d'un facteur génétique

Les isothiocyanates, retrouvés uniquement chez les crucifères (brocoli, chou-fleur, chou…), réduisent le risque de cancer du poumon, révèle une étude réalisée auprès de plus de 18.000 hommes résidant à Shanghai. Il est important de noter que les bénéfices ont été plus marqués chez les sujets qui présentaient une déficience en un enzyme (GSTM1) impliqué dans l'élimination rapide des isothiocyanates.

Les isothiocyanates sont formés à partir de précurseurs naturels contenus dans les crucifères. Ces précurseurs sont libérés lors de la mastication.

Stephanie London National Institute of Environmental Health Sciences précise que la conclusion principale de cette étude n'est pas que certains végétaux protègent du cancer du poumon mais que les bénéfices d'un régime alimentaire riche en crucifères sont reliés à un profil génétique particulier. Cette étude sera publiée dans le prochain numéro du Lancet.

Cette étude a été réalisée auprès de 18.244 hommes âgés de 45 à 64 ans et résidant à Shanghai. Des échantillons d'urine et de sang ont été recueillis auprès des participants. Un test de dosage des isothiocyanates dans l'urine a été spécialement développé. Le suivi a été assuré par un contact annuel avec tous les participants et par une revue bisannuelle des cas de cancers.

Parmi tous les sujets, ceux qui avaient un taux d'isothiocyanates détectable dans les urines présentaient une réduction de 40 % du risque de cancer du poumon. Les individus avec une déficience en GSTM1 présentaient une réduction du risque de 64 %. Cet effet plus marqué pourrait s'expliquer par une élimination plus lente des isothiocyanates chez ces individus.

Les auteurs notent donc que les bénéfices des isothiocyanates pourraient être variables entre les individus ou les populations en raison de variations dans les gènes impliqués dans leur métabolisme.

Source : National Institue of Health. National Institute of Environmental Health Sciences