L’efficacité des alternatives à l’analgésie péridurale obstétricale par voie générale est modeste
L’analgésie péridurale (APD) obstétricale et la rachianalgésie de fin de travail offrent, de loin, les meilleurs scores d’analgésie et de satisfaction maternelles. Les autres techniques sont d’une efficacité très inférieure. Surtout, en raison de son inefficacité, la péthidine devrait être évitée en tant qu’alternative à l’APD et l’emploi de nalbuphine discuté, concluent des anesthésistes-réanimateurs de Grenoble, Reims et Paris au terme d’une enquête nationale prospective sur les alternatives à l’APD.
Parue dans le dernier numéro des Annales françaises d’anesthésie et de réanimation, cette étude multicentrique s’est déroulée sur un an dans 34 maternités françaises.
Le Dr S. Bergeret et ses collègues concluent, qu’à l’inverse, le sufentanil par mode PCA et le protoxyde d’azote peuvent être requis, car dotés d’un bon score de satisfaction.
Selon eux, ces propositions établies à partir de l’enquête « devront néanmoins susciter des essais cliniques, évaluant en particulier l’emploi du sufentanil par PCA ».
Ces auteurs sont parvenus à ces conclusions après qu’un questionnaire ait été rempli dès qu’une alternative à l’APD était nécessaire, avec recueil des valeurs d’EVA avant (T0) et pendant le traitement (T30, T60, T120,…), de la satisfaction maternelle, des effets indésirables maternels et fœtaux.
Sur 270 questionnaires, 177 ont été exploitables. Le refus de la parturiente a été la première cause de recours à une alternative analgésique (39 % des cas).
5 techniques ont été identifiées : nalbuphine (n=75), sufentanil par pompe PCA (n=44), protoxyde d’azote (n=22), péthidine (n=19), rachianalgésie (n=17).
L’efficacité analgésique immédiate et pendant toute la durée du traitement a été supérieure dans le groupe rachianalgésie par rapport aux autres groupes.
Aucune différence n’a été observée entre les 4 techniques par voie générale.
Les valeurs d’EVA du groupe péthidine n’ont pas été diminués à T30.
Les auteurs ont recensé 25 incidents maternels, dont des somnolences avec nalbuphine et des prurits avec rachianalgésie, et 6 détresses respiratoires néonatales sans lien avec la méthode.
La satisfaction des femmes a été meilleure après rachianalgésie, sufentanil et protoxyde d’azote qu’après péthidine et nalbuphine.
Les facteurs d’échec analgésique (absence de baisse d’EVA supérieure à 10 mm pendant la durée du traitement) ont été le travail induit, la valeur initiale de l’EVA et l’emploi de péthidine.
Source : Annales françaises d’anesthésie et de réanimation, 2000 ; 19 : 530-9.
Descripteur MESH : Obstétrique , Péthidine , Nalbuphine , Travail , Paris , Sufentanil , Essais , Étude multicentrique , Femmes , Questionnaires , Réanimation