Un jogging régulier réduit le risque de décès
Le nombre croissant d'adeptes de la course à pied a soulevé la question des risques associés à cette pratique, notamment en terme de mortalité. Une étude danoise montre qu'une pratique régulière de la course à pied réduit significativement le risque de décès toutes causes confondues.
Cette enquête a été menée par P. Schnohr (Bispebjerg Hospital, Copenhague) et plusieurs collègues danois. Ces auteurs ont étudié les données de la "Copenhagen city heart study", une étude sur les maladies cardiovasculaires. Leur travail a fait l'objet d'une publication dans le dernier numéro du British Medical Journal
Au total, 4.658 hommes âgés de 20 à 79 ans, sans antécédent d'infarctus du myocarde, ont été examinés par deux fois à 5 ans d'intervalle (1976-78 et 1981-83). Il était demandé aux participants de préciser s'ils pratiquaient la course à pied. Les sujets ont été suivis jusqu'en novembre 1998. Des informations sur les décès ont été obtenues grâce au registre national de la population.
Au premier examen, 217 (4,17 %) des participants ont déclaré être des joggers réguliers. Parmi eux, 96 (2,1 %) pratiquaient encore cette activité 5 ans après. Entre les deux examens, 106 personnes (2,3 %) avaient débuté la course à pied. Le nombre de joggers était constant et 4.335 personnes ne pratiquaient pas la course à pied aux deux examens.
L'analyse brute du taux de mortalité montrait une mortalité réduite chez les joggers, notent les auteurs. Cependant, un bénéfice significatif a seulement était noté chez ceux qui pratiquaient la course à pied lors des deux évaluations.
L'effet du jogging a donc été évalué chez deux types de sujets : ceux qui pratiquaient aux deux évaluations ("joggers réguliers") et ce qui ne pratiquaient pas ou seulement lors d'une évaluation. Le risque relatif de décès était plus bas chez les joggers réguliers (risque relatif = 0,39 ; IC 95 % = 0,19-0,73).
Les auteurs soulignent que ce résultat n'était pas modifié par la prise en compte d'éventuels facteurs confondants.
Selon Schnohr et al, cette mortalité réduite chez les joggers est due à l'activité physique mais d'autres facteurs associés (une meilleure hygiène de vie) pourraient être impliqués. On peut noter que ce travail n'apporte aucune information sur l'effet de la course à pied chez les femmes ni sur les risques par cause de décès.
Les auteurs soulignent que bien que les bénéfices de l'exercice physique soient largement reconnus, des incertitudes persistent quant à la fréquence et la l'intensité des activités. Selon eux, si un exercice physique léger apporte un certain bénéfice, il semble que "même une activité vigoureuse ait un effet bénéfique sur la mortalité".
Source : BMJ 2000;321:602-603
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