Cancer du poumon : une nouvelle méthode de dépistage précoce jette les bases de son éradication
C'est une équipe française, du CHU de Nice, qui signe là une avancée considérable dans une méthode de dépistage précoce du cancer du poumon, simple, rapide et peu onéreuse et qui pourrait ni plus ni moins jeter les bases de l'éradication du cancer le plus mortel en France avec environ 30 000 décès par an.
Malgré de récents progrès dans les stratégies thérapeutiques, le pronostic global de cancer du poumon reste sombre, en particulier à des stades avancés. Seule la résection chirurgicale complète des tumeurs à un stade précoce améliore le pronostic de Cancer du poumon non à petites cellules.
La migration des cellules tumorales circulantes (CTC) dans le sang semble être un événement précoce de la cancérogenèse comme des données expérimentales sur des modèles animaux ont montré que les tumeurs de moins de 1 mm peuvent être associées à la présence de CTC dans le sang .
C'est pourquoi, la stratégie de l'équipe française a consisté à essayer de retourner le caractère invasif du cancer du poumon contre lui en servant de la détection précoce ce CTC comme d'un «talon d'Achille». Ils ont ainsi mis en place en 2008 une étude prospective monocentrique interventionnelle portant sur des patients atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) car on sait par ailleurs, que la BPCO est un facteur de risque de tumeurs pulmonaires. Ils se sont dans un premier temps assurés qu'aucune tumeur n'était décelable par tomodensitométrie puis ils ont recherché la présence de CTC dans des échantillons sanguins par une technique de filtration/enrichissement ISET (Isolation by Size of Epithelial Tumor/Trophoblastic Cells) mise au point par l'INSERM.
Sur les 245 sujets de l'étude (dont 168 atteints de BPCO et 42 fumeurs), des CTC ont pu être identifiées par analyse cytomorphologique sur 5 patients atteints de BPCO.
Il s'en est suivi une surveillance annuelle de ces 5 patients par dépistage CT-scan qui a pu mettre en évidence des nodules pulmonaires 1 à 4 ans après la détection de la CCT et a conduit à la résection chirurgicale et au diagnostic histopathologique de cancer du poumon à un stade précoce. Aucune récidive n'a été décelée dans les 12 mois qui ont suivi la chirurgie.
Pour le Pr Hofman :
Nous avons étudié une population de 245 sujets sans cancer,dont 168 à risque car atteints de bronchopathie chronique obstructive. Sur ce nombre, cinq présentaient, avant toute détection des symptômes par imagerie, des cellules cancéreuses circulantes, et toutes ont déclenché un cancer, soit 100 % de sensibilité au test. Nous avons fait la preuve de concept, il reste maintenant à le valider statistiquement au travers de l'étude nationale que nous proposons.
Pour en savoir plus : http://www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0111597
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