Un inhibiteur des récepteurs sérotoninergiques 5HT3 se révèle efficace dans le traitement de l'alcoolisme précoce
Une étude publiée dans le Journal of American Medical Association montre que l'ondansetron réduit significativement la consommation d'alcool et augmente la durée des abstinences chez les alcooliques de moins de 25 ans. Selon les auteurs de ce travail, cet antagoniste sélectif des récepteurs sérotoninergiques 5 HT3 agirait en corrigeant un trouble sérotoninergique sous-jacent.
Une équipe menée par le Dr B. Johnson (University of Texas Health Science Center, San Antonio) a étudié 271 patients alcooliques. La moyenne d'âge était de 40,6 ans, 70 % étaient des hommes et 79 % étaient de type caucasien.
Un essai randomisé en double aveugle avec contrôle placebo a été conduit sur une durée de 12 semaines. Après 1 semaine de placebo, les patients randomisé ont reçu pendant 11 semaines un des traitements suivants : ondansetron 1 µg/kg, 4 µg/kg, 16 µg/kg ou un placebo 2 fois par jour. Tous les patients participaient également à un programme de thérapie de groupe.
La consommation d'alcool et les paramètres d'abstinence ont été rapportés par les sujets. Cette première évaluation était complétée par la mesure d'un marqueur objectif de l'imprégnation alcoolique : la transferrine déglycosylée (carbohydrate deficient transferrin ou CDT).
Quel que soit le dosage en ondansetron, les patients avec un alcoolisme précoce (survenu avant 25 ans) ont vu leur consommation quotidienne moyenne d'alcool diminuer de façon significative par rapport au groupe placebo (entre 1,56 et 1,89 verres/jour contre 3,3 verres/jour dans le groupe placebo).
Chez ces sujets, l'ondansetron à 4µg/kg 2 fois par jour a permis d'augmenter de 40 % le nombre de jours d'abstinence par rapport au placebo (70,10 jour contre 50,20 jour pour le placebo).
Cependant, chez les sujets devenus alcooliques après 25 ans, les effets de l'ondansetron étaient similaires à ceux du placebo.
Les auteurs soulignent que les alcooliques "précoces" présentent plusieurs caractéristiques telles que des comportements antisociaux plus fréquents et plusieurs facteurs de risques qui "contribuent à la vulnérabilité biologique à l'égard de l'alcoolisme". Ils ajoutent également que le traitement de l'alcoolisme devrait tenir compte de ces profils différents, caractéristiques de "troubles biologiques sous-jacents".
Source : JAMA 2000;284:963-971. Lien vers le site http://jama.ama-assn.org/
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