Pilules de 3° génération : le risque de thrombose veineuse semble surévalué
Les contraceptifs oraux combinés de troisième génération ne seraient pas associés à une augmentation de la fréquence des accidents thromboemboliques veineux, révèle une étude parue dans le British Medical Journal. Des chercheurs anglais ont étudié l'incidence des événements thromboemboliques chez les femmes entre 1993 et 1998. Malgré une très nette diminution de l'utilisation des pilules de 3° génération après 1995, les auteurs n'ont pas noté de diminution significative de l'incidence des thromboses veineuse après cette date.
En octobre 1995, le Comité anglais sur la Sécurité des Médicaments avait annoncé que les contraceptifs oraux combinés étaient associés à un risque 2 fois plus élevé d'accident thromboembolique veineux, par rapport aux contraceptifs antérieurs. Cette déclaration avait alors conduit à une nette diminution de leur utilisation en Grande Bretagne.
Le professeur R. Farmer (Université de Surrey, Royaume-Uni), principal auteur d'une nouvelle étude publiée dans le BMJ, souligne que d'autres études ont été publiées depuis : "Certaines de ces études confirment l'hypothèse d'un risque augmenté avec les nouveaux progestatifs, tandis que d'autres n'ont pas trouvé de différence".
Farmer et ses collaborateurs ont analysé les données enregistrées par 304 médecins entre 1993 et 1998. Seules les femmes âgées de 15 à 49 ans, sous contraceptifs oraux combinés et qui ne présentaient pas de facteur de risque de thrombose ont été retenues dans cette étude.
Entre janvier 1993 et octobre 1995 (période 1), les pilules de 3° génération (desogestrel ou gestodene) représentaient 53 % des contraceptifs oraux utilisés. Ce chiffre est tombé à 14 % pour la période novembre 1995-décembre 1998 (période 2).
Aucun changement significatif n'a été noté dans l'incidence des évènements thromboemboliques veineux entre ces deux périodes.
"Si les contraceptifs oraux qui contiennent du gestodene ou du desogestrel avaient doublé le risque d'accidents thromboemboliques veineux par rapport aux anciennes formulations, une réduction de leur utilisation aurait du réduire l'incidence des accidents thromboemboliques", précisent les auteurs.
Après ajustement en fonction de l'âge, le rapport de l'incidence des évènements thromboemboliques veineux entre la période 2 et la période 1 était de 1,04 (IC 95 % = 0,78-1,39).
"Ces résultats ne sont pas compatibles avec l'hypothèse que les contraceptifs oraux de 3° génération sont associés à un doublement du risque de thromboembolisme veineux par rapport aux contraceptifs précédents", déclarent les auteurs.
Source: BMJ 2000;321:477-479
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