Evaluation du risque de tuberculose chez les voyageurs

Le risque de tuberculose chez les voyageurs séjournant dans des pays ou la maladie est endémique n'est pas négligeable et est comparable au risque encouru par la population locale. Une étude publiée dans le Lancet indique également que le risque de contracter la maladie est légèrement plus élevé pour les professionnels de santé exerçant une activité de soin dans ces pays. Les auteurs préconisent donc des mesures de prévention (vaccination) et un suivi attentif des voyageurs les plus exposés.

Le Dr Cobelens (Academic Medical Center, Amsterdam) et ses collaborateurs rappellent dans leur article qu'aucune donnée n'existe sur le risque d'infection à Mycobactérium tuberculosis chez les voyageurs.

Ces auteurs ont donc effectué une étude auprès de 656 sujets néerlandais qui s'étaient rendus dans des régions où la prévalence de la tuberculose était élevée : Afrique Sub-saharienne, Amérique Centrale et Asie du Sud-Est dans la plupart des cas. La durée du séjour était comprise entre 3 et 12 mois.

Parmi ces 656 individus, 12 cas d'infection (1,8 %) à M. tuberculosis ont été identifiés dont 2 cas de tuberculose-maladie. Le risque d'infection est plus élevé pour les professionnels de santé au contact direct des patients. Par rapport aux autres voyageurs, ils présentent un risque relatif multiplié par 3,7.

L'incidence des infections à M. tuberculosis est de 7.9 pour 1.000 personnes.mois de voyage chez les professionnels de santé (au contact du patient ou non) et de 2,8 pour 1.000 personnes.mois de voyage chez les autres voyageurs.

La vaccination des sujets les plus à risque est donc recommandée. Dans le cas contraire, des tests cutanés tuberculiniques au retour de voyage doivent être envisagés.

Source : Lancet 2000;356:461-465. Communiqué de presse du Lancet. lien vers le site www.thelancet.com