La mammographie dans le cancer du sein est associée à un bon pronostic
Les cancers du sein détectés par mammographie ont un excellent pronostic non seulement parce que leur détection est précoce mais aussi parce que la plupart sont relativement bénins. Ceci est le résultat d'une étude menée par des médecins de l'Université de Yale.
Le Dr A. Feinsten et ses collaborateurs (Yale University School of Medicine) ont analysé les dossiers de 233 patientes prises en charge à l'hôpital de Yale-New Haven. En 1988, toutes ces patientes avaient bénéficié pour la première fois d'un traitement contre le cancer du sein. La moyenne d'âge était de 62 ans (26 à 87 ans) et le suivi moyen a été de 82 mois.
Le cancer du sein a été détecté par mammographie dans 42 % des cas. Il a été diagnostiqué par une autre méthode dans 40 % des cas ou par des manifestations symptomatiques (18 %).
Les auteurs indiquent que 5 % des cancers détectés par mammographie ont entrainé un décès ou ont été suivis d'une récidive. Ce pourcentage s'élève à 21 % lorsque la maladie a été diagnostiquée par une autre méthode.
Ce résultat s'explique en partie par le fait que 93 % des cancers détectés par mammographie étaient associés à un bon pronostic (TNM stade 0, I et IIa) alors 60 % des patientes de l'autre groupe (autres moyens de détection) présentaient la maladie au stade IIa au minimum.
Si l'on considère des stades de la maladie identiques, la survie sans récidive était meilleure chez les femmes dont le cancer avait été diagnostiqué par mammographie. "Au stade I ou IIa, aucune des femmes avec un cancer diagnostiqué par mammographie (n = 66) n'est décédée et seulement une a eu une récidive", précisent les auteurs. "Mais 11 des femmes détectées par une autre méthode (n = 85) sont décédées ou ont eu une récidive".
Cette différence ne peut être imputée au traitement car les femmes détectées par mammographie n'ont pas bénéficié de traitement plus aggressif.
Les médecins expliquent que ces résultats suggèrent que les cancers détectés précocément par mammographie sont de meilleur pronostic et que leur évolution est souvent lente. Ils nécessitent souvent un traitement moins aggressif et traumatisant. Cependant, les auteurs rappellent que ces résultats ne doivent pas être interprétés de façon trop optimiste.
Source: Arch intern Med. 2000;160:1109-115
Descripteur MESH : Mammographie , Tumeurs du sein , Pronostic , Médecins , Femmes , Récidive , Maladie , Survie