Quelle place à la génétique dans la prédisposition à l’alcoolisme ?

Une équipe de chercheurs rapporte avoir identifié un facteur de susceptibilité génétique pour l’alcoolisme. Ils mettent en garde contre toute conclusion hâtive et rappellent que l’alcoolisme est une maladie multifactorielle où les facteurs environnementaux jouent un grand rôle.

Cette équipe explique avoir montré qu’une variation simple du gène TAS2R16 influence le risque d’alcoolisme. Ce gène code un récepteur du goût impliqué dans la perception de l’amer. « Dans de précédents travaux, nous avons identifié sur le chromosome 7 une région qui semblait porter un gène capable d’influencer le risque d’alcoolisme », précise Alison Goate (Washington University), principal auteur de cette étude. Cette dernière ajoute que cette région porte un groupe de gènes codant des récepteurs sensibles au goût amer et plusieurs auteurs ont proposé que les comportements face à l’alcool pouvaient être modulé par ces récepteurs.

Dans leurs travaux, ces chercheurs se sont intéressés au gène TAS2R16 qui participe à la modulation de la réponse aux goûts amer. D’après Goate, « Le variant [du gène] le plus courant est plus sensible aux goûts amers et les personnes qui en sont porteuses ont un risque plus faible de devenir alcoolodépendants ». Pour arriver à cette conclusion, l’analyse génétique a été conduite auprès de 262 familles où au moins trois personnes étaient alcooliques. Les détails de l’étude sont publiés dans le numéro de janvier de l’American Journal of Human Genetics.

D’après les auteurs, il est peu probable que ce résultat puisse expliquer d’éventuelles différences de prévalence de l’alcoolisme entre groupes de personnes, notamment en raison de l’importance des facteurs environnementaux, et d’autres facteurs génétiques, dans l’instauration de cette dépendance.

Source : Washington University School of Medicine

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