SIDA : Une HAART précoce permet de maintenir une réponse durable et efficace des lymphocytes T CD8+ et CD4+
L'application d'une multithérapie avec antiprotéase ou HAART (Higly Active Antiretroviral Therapy) dès les premiers symptômes d'une infection aiguë par le VIH-1 permet de préserver les fonctions immunitaires des lymphocytes T CD8+ et CD4+. Ce résultat, publié dans Proceedings of the National Academy of Sciences du 28 mars, assure une meilleure compréhension des conséquences immunologiques de l'HAART lors d'une primo-infection par le VIH-1. Selon les auteurs, ces travaux suggèrent l'application d'un traitement agressif le plus tôt possible lors d'infection aiguë par le VIH.
Ces recherches, coordonnées par R. Phillips, ont été menées par des scientifiques anglais du John Ratcliffe Hospital d'Oxford, du King's Hospital College de Londres et du Chelsea and Westminster Hospital de Londres.
Le recours à l'HAART dans la prise en charge des primo-infections par le VIH-1 devrait permettre de "limiter la dissémination virale, mimimiser les effets dommageables sur les fonctions immunitaires". Cependant, les effets de l'HAART sur l'interaction entre les lymphocytes T et le virus juste après l'infection restaient incertains.
Au cours de cette étude, les chercheurs ont étudié les cas de 8 patients infectés par le VIH-1 et présentant une infection symptomatique aiguë. Ces patients ont selon le cas, bénéficié de l'HAART dès les premiers symptômes suivant la séroconversion ou dans un délai variable.
Les auteurs ont analysé l'induction et le nombre de lymphocytes T CD8+ et lymphocytes T CD4+ tous deux spécifiques du VIH-1. L'évolution de ces lymphocytes a été suivie pendant 3 ans.
Les réponses lymphocytaires ont été comparées en fonction du moment où l'HAART a été prescrite aux patients (dès l'apparition des symtômes ou dans un délai variable).
Les patients sous HAART dès la séroconversion étaient caractérisés par une réponse des lymphocytes T CD4+ et CD8+ (spécifiques du VIH-1) soutenue et durable, sans que l'on ait pu détecter la présence d'antigène viral. De plus, il apparaît qu'un traitement par HAART de 1 à 4 semaines (les patients ayant stoppé la médicaction) après la primo-infection conduit également à une réponse soutenue des lymphocytes T CD4+ et CD8+ spécifiques du VIH-1.
Par contre, les patients qui ont débuté l'HAART plus de 6 mois après la séroconversion ont un profil significativement différent : diminution de la population de lymphocytes T CD8+ spécifiques et absence de lymphocytes T CD4+ spécifiques.
Ces résultats suggèrent que le maintien d'un taux normal de lymphocytes T helper (CD4+) est déterminant. Le maintien d'une réponse des lymphocytes T CD8+ soutenue et efficace dépendrait directement des lymphocytes T helper chez les patients sous antirétroviraux. Dans cette optique, il apparaît primordial que l'HAART soit délivrée aux patients très tôt après la séroconversion.
Source : PNAS 2000; 97 (7) :3382-87
Descripteur MESH : Lymphocytes , Lymphocytes T , Lymphocytes T CD8+ , VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine , Infection , Compréhension , Mars , Patients , Lymphocytes T CD4+ , Londres , Antirétroviraux , Population , Virus