Nicotine : les bases moléculaires de la dépendance et de la stimulation mieux comprises
L'action stimulante de la nicotine sur les fonctions cérébrales est établie mais la dépendance qui lui est associée pourrait tuer 100 millions de personnes au cours de ce siècle. Des résultats parus dans la revue Nature montrent qu'un même système est impliqué dans la dépendance et la stimulation, ce qui suggère que ces deux actions sont difficilement séparables.
Jean-Pierre Changeux et ses confrères (CNRS/Institut Pasteur) ont découvert que ces effets étaient sous la dépendance de la sous-unité béta 2 du récepteur à la nicotine dans la région cérébrale de l'aire tegmentale ventrale. Ils ont pour cela utilisé des souris dépourvues de cette sous-unité qu'ils ont ensuite modifiées de façon à exprimer spécifiquement cette sous-unité dans l'aire tegmentale ventrale.
Les tests comportementaux ont montré que les souris dépourvues de la sous-unité ne cherchaient plus à s'administrer de la nicotine, signe de mise en défaut du mécanisme de dépendance, tandis que celles pour lesquelles la fonction du récepteur était rétablie dans l'aire tegmentale ventrale cherchaient à s'administrer de la nicotine. Par ailleurs, les souris qui exprimaient à nouveau ce récepteur retrouvaient des activités d'exploration lors de sa stimulation par l'acétylcholine.
Source : Nature 2005; 436: 103-107
Descripteur MESH : Nicotine , Nature , Personnes , Aire tegmentale ventrale , Acétylcholine