Réduire l’apport calorique pour lutter contre la maladie de Huntington
Une diminution de l’apport alimentaire permet de retarder la progression des symptômes de la maladie de Huntington et d’allonger la survie dans un modèle de la maladie chez la souris. Ces données ouvrent la voie aux tests de nouvelles approches nutritionnelles dans la lutte contre la maladie humaine.
Ces résultats sont issus d’une étude publiée en avance sur le site de la revue Proceedings of the National Academy of Sciences. Duan et al expliquent avoir utilisé des souris transgéniques qui expriment la huntingtine mutée humaine. Ce souris développent normalement des symptômes moteurs, métaboliques et comportementaux similaires à ceux retrouvés dans les cas humains. On y note aussi la formation d’inclusions de huntingtine, protéine mise en cause dans la maladie.
Selon leurs résultats, un protocole d’alimentation limitée permet d’améliorer plusieurs paramètres de l’évolution de la maladie. En effet, la formation des agrégats de huntingtine est retardée ainsi que l’activation de l’apoptose dans les régions cérébrales concernées. C’est également le cas des problèmes moteurs et métaboliques (intolérance au glucose). Enfin, l’espérance de vie des souris traitées est allongée.
Les auteurs estiment que la restriction alimentaire permet d’améliorer les différents paramètres de la maladie en rétablissant un mécanisme de résistance au stress acceptable dans la cellule. Une augmentation du taux d’un facteur de croissance (brain-derived neurotrophic factor) et d’une protéine chaperone (HSP70) est en cause.
Les mécanismes profonds de cette restriction alimentaire ne sont que partiellement connus. Cependant, les bons résultats observés dans ce modèle de la maladie de Huntington chez la souris laissent entrevoir de nouveaux moyens d’intervention.
Source : Proc Natl Acad Sci USA 2003 EarlyEdition, www.pnas.org_cgi_doi_10.1073_pnas.0536856100
Descripteur MESH : Maladie , Maladie de Huntington , Lutte , Survie , Croissance , Glucose , Intolérance au glucose , Souris transgéniques , Vie