Une nouvelle forme de résistance génétique au paludisme
Un groupe international de médecins et chercheurs vient de démontrer qu’une forme particulière du gène de la NO synthase inductible (NOS2) confère une protection marquée face au risque de diverses complications paludiques sévères. Les détails de ce polymorphisme ont été étudiés chez des enfants et font l’objet d’une publication dans le dernier Lancet.
Le paludisme est encore aujourd’hui une réelle menace pour les populations concernées. L’OMS estime que le paludisme est responsable chaque année de 1,5 à 2,7 millions de décès, la plupart chez des enfants africains de moins de 5 ans.
Dans un article paru dans le Lancet du 9 novembre, Hobb et al détaillent l’étude du gène NOS2 chez plus de 1000 enfants africains originaires de Tanzanie et du Kenya.
Leur hypothèse était qu’un polymorphisme de ce gène pouvait modifier la production de NO chez les patients et ainsi moduler la sévérité de l’infection par Plasmodium falciparum.
Cette étude a permis d’identifier un nouveau polymorphisme ou SNP (single nucleotide polymorphism) dans la région promotrice du gène NOS2 : –1173 C->T.
Le polymorphisme était associé à une diminution marquée du risque de paludisme symptomatique (odds ratio 0·12, 95% CI 0·03–0·48, p=0·0006). Il en était de même pour le risque d’anémie sévère liée au paludisme (adjusted relative risk 0·25, 95% CI 0·09–0·66, p=0·0005).
En conclusion, ce polymorphisme –1173 C->T de NOS2 est associé à une protection face aux complications majeures du paludisme : anémie sévère et coma.
D’après les auteurs, cette caractéristique génétique est associée à une augmentation de la production de NO chez les sujets porteurs. Ceci pourrait ouvrir la voie à de nouvelles stratégies préventives et curatives contre le paludisme.
Source : Lancet 2002 ; 360: 1468–75
Descripteur MESH : Génétique , Risque , Face , Médecins , Paludisme , Anémie , Coma , Kenya , Patients , Tanzanie