Un spermicide pourrait augmenter le risque de transmission du VIH-1
Des résultats préliminaires en laboratoire avaient suggéré qu’un spermicide à base de nonoxynol-9 pouvait réduire le risque d’infection par le VIH-1. Cependant, un large essai mené auprès de prostituées montre que ce n’est pas le cas. Au contraire, il pourrait augmenter le risque de transmission s’il est utilisé de façon régulière, estiment les auteurs de cette étude.
Ces résultats sont issus d’une enquête conduite auprès de 892 prostituées du Bénin, de Côte d’Ivoire, d’Afrique du Sud et de Thaïlande. Le Dr Lut Van Damme (CONRAD, Arlington USA) et ses confrères viennent de publier les résultats dans la revue médicale anglaise The Lancet.
Ce groupe de recherche explique que le gel en question, à base de nonoxynol-9, avait fait l’objet d’un certain espoir dans la prévention de l’infection par le VIH. Bien que le préservatif masculin reste le moyen de protection le plus efficace, le recours à des spermicides actifs contre le VIH et utilisables par les femmes sans le consentement des partenaires est un enjeu majeur de prévention.
Le nonoxynol-9 avait montré une activité anti-VIH-1 in vitro mais ces résultats encourageants n’avaient pas été retrouvés lors d’essais menés chez les femmes. Le nouvel essai de Van Damme et ses confrères devait juger définitivement de l’intérêt de ce spermicide.
Les données de 765 femmes ont été retenues en première analyse. Environ un tiers des femmes a utilisé le gel en moyenne 3,5 fois par jour, ce qui était associé à un doublement de l’infection par le VIH-1 comparé aux femmes qui utilisaient un gel placebo.
Pour expliquer ce résultat, les auteurs avancent l’hypothèse de lésions vaginales induites par l’utilisation répétée et prolongée du gel de nonoxynol-9. En effet, un usage moins fréquent du produit n’a pas augmenté le risque d’infection. Enfin, le risque d’infection pour d’autres maladies sexuellement transmissibles n’était pas modifié par le spermicide.
Source : Lancet 2002 ;360 :971-77
SR
Descripteur MESH : Risque , VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine , Femmes , Bénin , In vitro , Maladies sexuellement transmissibles , Placebo , Recherche , Spermicides , Thaïlande