Un récepteur de l’angiotensine II est impliqué dans certaines formes de retard mental
Des mutations du gène AGTR2 sont responsables de certains cas de retard mental, indique une nouvelle étude. Ce gène code pour un récepteur spécifique de l’angiotensine II qui est différent de celui nommé AGTR1 impliqué dans le contrôle de la pression artérielle.
Ces résultats sont rapportés par Vervoort et al. dans la revue Science datée du 28 juin. Ces travaux ont été réalisés sous la direction de Anand Srivastava du Centre Génétique de Greenwwod aux Etats-Unis.
Dans leur introduction, les auteurs rappellent que l’angiotensine II et les différents acteurs du système rénine-angiotensine sont bien connus pour « leur rôle dans la régulation de la pression artérielle et de la balance des électrolytes ». Des antagonistes du récepteur de l’angiotensine II et les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine sont utilisés dans la prise en charge de l’hypertension.
Ces différents effets de l’angiotensine II sont principalement réalisés via un type de récepteurs, les récepteurs AGTR1.
Il existe un autre récepteur, AGTR2, capable de fixer l’angiotensine avec une affinité comparable à celle d’AGTR1. Cependant son rôle biologique est bien moins connu.
Les études menées par Vervoort et al permettent d’entrevoir un peu plus clairement l’action d’AGTR2. Globalement, les analyses génétiques conduites par ces auteurs démontrent que ce récepteur joue un rôle dans « le développement cérébral et les fonctions cognitives ».
Ce groupe de recherche s’est penché sur le problème du retard mental lié à l’X et de ses origines génétiques. Selon les scientifiques, le retard mental concerne deux à trois pour cent de la population et sa cause est inconnue dans environ la moitié des cas, expliquent Virginie Vervoort et ses collaborateurs.
Les chercheurs ont étudié le cas d’une patiente qui présentait un retard mental jugé assez sévère avec un QI de 44. L’examen génétique a montré chez la patiente la présence d’une translocation entre le chromosome X et le chromosome 7 (X ;7). Une analyse plus fine a montré que le gène AGTR2, localisé sur le chromosome X, n’était plus exprimé chez cette patiente.
Afin de confirmer le rôle de ce gène, les auteurs ont étudié 590 autres patients masculins qui souffraient d’un retard mental non expliqué. Une forme mutée de AGTR2 a été retrouvée chez 8 d’entres eux. Un décalage du cadre de lecture et trois mutations faux-sens ont été identifiés. Le récepteur AGTR2 est composé de 363 acides aminés et appartient à la famille des récepteurs à sept segments transmembranaires. Sa structure est très proche de celle de AGTR1.
« En conclusion, nos résultats sont en accord avec l’hypothèse que AGTR2 est impliqué dans le développement cérébral », résument les chercheurs.
Source : Science 2002 ;296 :2401-3
SR
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