Le lopinavir-ritonavir donne de bons résultats lors de l’initiation d’un traitement contre le VIH
Un essai sur le traitement initial de l’infection par le VIH montre qu’une combinaison avec le lopinavir-ritonavir a une activité antirétrovirale supérieure à une combinaison avec du nelfinavir. Le lopinavir paraît bien toléré.
Le lopinavir-ritonavir est un inhibiteur de la protéase récemment développé. Cette combinaison de deux molécules repose sur la capacité du ritonavir à augmenter la concentration plasmatique moyenne du lopinavir en retardant sa dégradation.
Walmsley et al. détaillent dans le dernier NEJM les résultats d’un essai où le lopinavir-ritonavir était employé dans une thérapie initiale contre le VIH.
L’essai randomisé mené en double aveugle a impliqué 653 adultes (13 pays) infectés par le VIH et qui n’avaient pas reçu de traitement antirétroviral pendant plus de deux semaines.
Les patients ont été traités par lopinavir-ritonavir + placebo ou nelfinavir + placebo. En plus d’une de ces deux antiprotéases, les sujets recevaient également de la stavudine ou de la lamivudine.
Après 48 semaines de traitement, la détermination des charges virales était en faveur du bras lopinavir-ritonavir. En effet, 75 % des patients du bras lopinavir-ritonavir avaient une charge virale <400 copies ARN/ml comparés à 63 % dans le groupe nelfinavir (P<0,001). Les différences étaient également très marquées si l’on considère le nombre de patients avec une charge virale <50 copies ARN/ml : 67 % avec le lopinavir-ritonavir versus 52 % avec le nelfinavir.
La réponse virale jusqu’à la semaine 48 a été jugée persistante chez 84 % des patients du bras lopinavir-ritonavir et chez 66 % des patients du bras nelfinavir.
Une étude des mutations de résistance de la protéase a été effectuée chez les sujets où la charge virale était >400 copies ARN/ml : elles ont été retrouvées chez 25 des 76 (33 %) sujets sous nelfinavir comparé à aucun des 37 patients traités par lopinavir-ritonavir.
Les traitements ont du être arrêtés chez 3,4 % des patients sous lopinavir-ritonavir et 3,7 % des patients sous nelfinavir. Malgré ces abandons, les auteurs estiment que les traitements ont été plutôt bien tolérés. Toutefois, les anomalies du profil lipidique étaient plus marquées avec le lopinavir-ritonavir.
« Dans la plupart des essais où deux anti-VIH sont face-à-face, cela se termine souvent avec l’un qui est aussi efficace que l’autre », commente le Dr Sharon Walmsley dans un communiqué de l’Université de Toronto. « Cette nouvelle combinaison [lopinavir-ritonavir] est supérieure par sa capacité à inhiber le virus et elle est plus facile à prendre pour le patient. Nous avons aussi trouvé que les patients ne développaient pas de résistance au médicament, un facteur majeur dans le traitement contre le VIH ».
Le lopinavir-ritonavir donne donc des résultats supérieurs au nelfinavir dans les conditions de cet essai où les patients débutaient un traitement antirétroviral. Les données de pharmacovigilance sont encore insuffisantes pour juger de l’effet à long terme de l’association lopinavir-ritonavir.
Source : N Engl J Med 2002 ;346 :2039-46. Université de Toronto.
SR
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