Les cellules des embryons non viables sont capables de se différencier

Une recherche sur la grenouille publiée dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine, montre que les embryons clonés des amphibiens qui ne peuvent pas se développer, sont source d’une quantité non négligeable de cellules souches capables de se différencier en différents tissus. Autrement dit, le défaut d’expression des gènes précoces nécessaires au développement embryonnaire n’empêche pas certaines cellules de pouvoir être reprogrammées.

John Gurdon (Wellcome Cancer research U.K. Institute, Université de Cambridge, GB), principal auteur de l’étude, a travaillé sur des embryons de Xenopus larvae incapables de se développer en individus adultes.

Les expériences réalisées par les chercheurs ont consisté à faire tout d’abord du clonage par transfert nucléaire somatique en ôtant le noyau de cellules épithéliales intestinales pour les insérer dans des cellules d’œufs fécondés d’amphibiens préalablement énucléées.

Dans 94% des cas, le clonage reproductif réalisé dans ces essai a échoué, et c’est à partir des cellules des embryons qui ne se sont pas développés à partir de ce clonage, que l’équipe de Gurdon a travaillé.

Les cellules issues des embryons non viables après un jour ont été greffées à des embryons d’amphibiens viables, après avoir reçu un marqueur protéique fluorescent pour les suivre.

Les chercheurs ont observé de la fluorescence dans plusieurs tissus des amphibiens adultes dont le muscle, la peau et la moelle osseuse.

Ces résultats montrent donc, selon les auteurs, la potentialité de certaines cellules souches issues d’embryons non viables, à former des cellules spécialisées.

Les chercheurs pensent que ces résultats chez l’amphibien peuvent être transposés aux mammifères, et ils laissent entrevoir des applications thérapeutiques de leurs découvertes chez l’homme.

Source : Proc Natl Acad USA 30 avril 2002;99:6059-63

PI