Les effets chez les sportifs d’une boisson bicarbonatée sodée sur les adaptations physiologiques à l’effort et sur la récupération
Les résultats d’une étude française (laboratoire d’explorations fonctionnelles et de physiopathologie d’exercice, groupe hospitalier Cochin, Paris) montrent qu’une meilleure hydratation et une restauration plus rapide de l’équilibre acidobasique après effort sont obtenus avec une eau bicarbonatée sodée. En effet, grâce à son contenu en sodium, cette boisson permet une meilleure absorption de l’eau, son contenu en bicarbonate joue un rôle prépondérant dans la diminution de l’acidose prolongée provoquée par l’exercice et de ce fait, une moindre fatigue constatée en fin d’effort en conservant une importante production de lactate, témoin d’une glycolyse qui n’a pas été inhibée par l’acidose.
Ces résultats ont été obtenus par R. Richard et ses collègues de l’hôpital parisien Cochin. Ces auteurs ont souhaité évaluer l’effet d’une hydratation à partir d’une eau bicarbonatée sodée sur les adaptations physiologiques de l’effort et sur la récupération.
Cette hydratation s’est effectuée suivant un schéma conforme aux habitudes des sportifs, préalablement à une compétition dans une activité d’endurance. Pour dissocier les deux effets, les auteurs précisent qu’ils ont également utilisé une eau faiblement minéralisée et une eau salée sans bicarbonates.
Les auteurs rappellent que les troubles du pH et de l’acidose lactique de l’effort se manifestent lors de l’utilisation de la glycolyse anaérobie, source d’énergie limitée par les conséquences de l’accumulation cellulaire de l’acide lactique, et la capacité du tissu musculaire à tamponner les ions H+. Ils ajoutent que l’acidose sanguine est une condition limitante de la performance sportive.
12 sujets volontaires sains ont participé à cette étude dont l’objectif était donc de déterminer l’effet d’une boisson bicarbonatée sodée sur l’hydratation, l’équilibre acidobasique et la force musculaire.
Une hydratation a été réalisée avant, pendant, et après l’effort de 45 minutes sur ergocycle, au niveau du seuil d’inadaptation ventilatoire.
Au total, 3 boissons ont été testées par sujet après tirage au sort (eau plate, sodée, et sodée bicarbonatée). Au cours de chaque test : pH, bicarbonates, lactate, protides, fonction rénale et hémogramme ont été régulièrement mesurés.
En fin d’évaluation, un test d’endurance sur dynamométrie isocinétique (isokinetic endurance test) permettait la mesure de la fatigue musculaire du quadriceps dominant.
Les résultats de ces chercheurs, publiée dans le dernier numéro de la revue Science & Sports, montrent que l’augmentation du volume plasmatique est liée à la charge sodée des boissons. Après exercice, précisent les auteurs, « le pH est moins abaissé lors de l’hydratation avec la boisson sodée bicarbonatée ». De même, ils soulignent que « la diminution de la force musculaire en isocinétisme est moindre qu’avec la boisson sodée ».
Enfin, les auteurs notent qu’il existe une corrélation positive entre la concentration sanguine en bicarbonate avant l’exercice et la force musculaire résiduelle après 30 mouvements contrôlés de flexion.
Source : Sciences & Sports, 2000, 15 : 18-25.
Descripteur MESH : Eau , Fatigue , Glycolyse , Absorption , Sodium , Rôle , Joue , Paris , Restauration , Force musculaire , Boissons , Sports , Performance sportive , Ions , Science , Habitudes , Fatigue musculaire , Volume plasmatique