De l’importance informative de l’autopsie néonatale

Selon une étude rétrospective publiée dans la revue médicale British Medical Journal par des pédiatres et des néonatologistes de l’hôpital des enfants malades d’Edimbourg (Ecosse), une autopsie néonatale sur quatre a une vraie valeur informative. Elle aide à la fois les pathologistes dans la compréhension des décès mal ou non diagnostiqués et également les parents à prendre une telle décision ou à mieux accepter le drame auquel ils ont été confronté.

L’objectif de Malcolm Brodlie et al était, dans un contexte où la pratique de l’autopsie néonatale a chuté considérablement lors de cette dernière décennie en Grande Bretagne, en plus d’évaluer le taux de cette pratique, de considérer les facteurs qui l’encouragent et également d’examiner les discordances entre les diagnostics ante-mortem et post-autopsie.

La pratique de l’autopsie néonatale dans une unité de néonatalogie affiliée à un centre universitaire de référence a été effectuée dans 67% des cas (209/314).

Dans 50 des cas d’autopsie pratiqués (26%), une information nouvelle a émané de l’autopsie et dans six cas (3%), cette information s’est révélée cruciale pour les recommandations futures. Dans 74% des cas, il y a eu concordance entre le diagnostic clinique et la cause du décès révélée par l’autopsie.

Depuis 1994 le nombre d’autopsies diminue et le seul facteur significatif associé à la demande d’autopsie est la durée augmentée de la grossesse.

En conclusion, les auteurs pensent que seule une autopsie peut fournir dans certains cas des informations supplémentaires et que cela devrait aider à faire prendre aux parents la difficile décision de faire pratiquer cette acte sur leur bébé.

Dans un commentaire, Yee Khong, professeur associé de gynécologie obstétrique et de pathologie (Université d’Adélaïde, Australie), dit que ces travaux indiquent l’utilité d’une autopsie pour connaître les causes d’un décès, mais qu’ils n’insistent pas sur les bénéfices apportés par cette pratique en terme d’évitement de complications administratives (interrogatoires) et en terme d’ajout des connaissances (recherche, enseignement, prises de décisions).

Source : BMJ 30 mars 2002;324:761-3 et 749-50

PI