Cancer localisé de la prostate : la déprivation androgénique est fréquente en première intention

D'après une étude parue dans le Journal of the National Cancer Institute, les Américains avec un cancer de la prostate localisé reçoivent souvent en première intention un traitement par déprivation androgénique. De ce fait, les risques d'impuissance, de bouffées de chaleur et de gynécomastie devraient être mieux connus par le patient.

Dans cette étude réalisée par Potosky et al, les auteurs rappellent que 180.000 cancers de la prostate sont diagnostiqués chaque année aux Etats-Unis. Parmi eux, 90 % sont localisés et environ 40 % de ces cancers localisés sont pris en charge par une stratégie conservatrice, sans chirurgie ou radiothérapie la première année. Une attitude de surveillance attentive est proposée et certains urologues proposent un traitement par déprivation androgénique.

L'objectif de Potosky et al était de mesurer la fréquence de l'utilisation de la déprivation androgénique chez ces patients ainsi que les effets secondaires associés.

Les auteurs ont ainsi identifié dans un échantillon aléatoire de la population 661 hommes avec un cancer de la prostate localisé. Les sujets n'ont pas reçu de traitement chirurgical ou de radiothérapie pendant la première année après le diagnostic initial.

Parmi eux, 245 (37 %) ont reçu un traitement par déprivation androgénique. Les troubles érectiles étaient fréquents dans ce groupe puisque 80 % des patients ont développé une impuissance durant l'année du traitement, comparé à 30 % chez ceux qui n'avaient pas reçu ce traitement.

De plus, les bouffées de chaleur ou le développement d'une gynécomastie étaient cinq fois plus fréquents dans le groupe déprivation androgénique. Un déclin de vitalité était également plus fréquent. Toutefois, ils étaient plus nombreux (56 % vs 45,3 %) à se déclarer satisfaits de la décision de traitement retenue.

Dans un éditorial qui accompagne cet article, le Dr James Talcott (Massachusetts General Hospital) souligne qu'une proportion non négligeable des urologues recommande la déprivation androgénique pour le cancer de la prostate à un stade précoce bien que les preuves de l'efficacité de ce traitement pour ces patients ne soient pas évidentes.

Source : J Natl Cancer Inst 2002;94:430-7

SR

Descripteur MESH : Prostate , Urologie , Tumeurs de la prostate , Bouffées de chaleur , Gynécomastie , Intention , Patients , Radiothérapie , Attitude , Diagnostic , Éditorial , Hommes , Massachusetts , Population

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