Les bons résultats de l'imatinib dans le traitement de la leucémie myéloïde chronique
Un article publié dans le NEJM rapporte les résultats d'un large essai sur le traitement de la leucémie myéloïde chronique avec l'imatinib mésylate. Le traitement a induit une réponse cytogénétique et hématologique chez la plupart des patients chez lesquels un traitement par interféron avait échoué.
La leucémie myéloïde chronique (LMC) est caractérisée par une anomalie cytogénétique connue sous le nom de chromosome Philadelphie. Cette anomalie provient d'une translocation réciproque entre des régions du bras long du chromosome 9 et du chromosome 22. Elle a pour résultat le réarrangement des gènes BCR et ABL qui forment alors le gène de fusion BCR-ABL. La protéine issue de ce réarrangement possède une activité tyrosine kinase dérégulée à l'origine de la leucémie.
L'imatinib mésylate (STI571 pour signal transduction inhibitor) est un inhibiteur de l'activité tyrosine kinase de la protéine BCR-ABL et est susceptible d'induire une rémission.
Son efficacité a été testée par Kantarjian et al qui font part de leurs résultats dans le NEJM du 28 février. L'essai a été conduit chez 532 patients atteints de LMC en phase chronique et résistants à l'interféron alpha.
Les sujets ont reçu 400 mg d'imatinib par voie orale et par jour.
Le traitement a entraîné des réponses cytogénétiques majeures chez 60 % des 454 patients en phase chronique confirmée. Le taux de réponse hématologique était de 95 %.
Après un suivi médian de 18 mois, 89 % des patients n'ont pas progressé vers la phase accélérée ou la crise blastique et 95 % des patients étaient en vie.
Les auteurs rapportent que les toxicités hématologiques pouvaient être facilement prises en charge et que les effets toxiques non hématologiques de grade 3 ou 4 étaient peu fréquents. Les effets secondaires ont conduit à l'arrêt du traitement chez deux patients.
Ces résultats s'ajoutent à ceux déjà publiés sur le potentiel encourageant de l'imatinib dans le traitement de la leucémie myéloïde chronique. Un commentaire dans le NEJM souligne toutefois que la réponse cytogénétique n'a pas été mesurée par une PCR à haute sensibilité et que la plupart des patients répondeurs pourraient avoir des traces résiduelles de la maladie, ce qui nécessiterait la poursuite du traitement.
Source : N Engl J Med 2002;346:645-52.
SR
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