ApoE4 et vieillissement neurocellulaire

Nous ne serions pas égaux devant le vieillissement cérébral et notamment la perte de mémoire, d’après une étude présentée par des chercheurs de l’université de Duke (EU) lors du 15th annual meeting of the American Association for Geriatric Psychiatry (Orlando, Floride, EU). Nous serions environ 25% porteur d’une forme variante du gène de l’apolipoprotéine 4 (ApoE4), qui serait liée à un risque de perte de mémoire plus rapide que la population non porteuse de ce variant génétique de ApoE4.

On sait déjà que la variabilité de ApoE4 est liée à un risque accru de développer une maladie d’Alzheimer ou bien d’avoir des pertes de mémoire après une intervention chirurgicale cardiaque et également d’être sujet à des maladies cardiovasculaires (voir dépêche Caducée).

Les auteurs ont cherché à suivre par spectroscopie par résonance magnétique (SRM), un marqueur chimique dans le lobe frontal du cerveau, associé à la fonction des cellules nerveuses, le N-acétylaspartate ou NAA, afin de tenter de déterminer des différences de spectres entre des personnes avec des profils génétiques différents.

Les chercheurs ont conduit une étude parmi 165 personnes saines, âgées entre 55 et 85 ans, dotées de toutes leurs facultés intellectuelles. Les participants ont été divisés en deux groupes, selon qu’ils portaient ou non le variant ApoE4. Après la SRM, les personnes ont été soumises à un ensemble de tests de mémorisation, puis deux années après une nouvelle série de tests leur a été proposée.

Les chercheurs ont découvert que les niveaux de NAA baissaient en fonction de l’âge parmi tous les participants, et que les personnes avec les taux les plus bas au début de l’étude, avaient eu le plus de perte de mémoire après deux ans.

Chez les personnes sans le gène ApoE4 fonctionnel, la chute de NAA en fonction de l’âge a été trois fois plus importante que chez les personnes avec le gène ApoE4 normal.

Les chercheurs pensent que le cerveau des personnes porteuses du variant ApoE4 se détériore plus rapidement que celui des personnes non porteuses. Ils espèrent que ces recherches vont permettre de mieux comprendre le vieillissement cérébral et peut-être un jour de pouvoir garder plus longtemps notre mémoire.

Source : 15th annual meeting of the American Association for Geriatric Psychiatry (Orlando, Floride, EU) Duke University Medical Center 25 février 2002.

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