Opioïdes et placebo : même combat
Les actions antalgiques d'un dérivé morphinique ou d'un placebo sont toutes deux associées à une activation du cortex cingulaire antérieur, indique une étude publiée dans Science. D'après les auteurs de ce travail, ces résultats indiquent que les réponses cognitives au placebo seraient capables d'activer le système des opioïdes endogènes.
Pour cette étude, des chercheurs suédois et finlandais ont utilisé la tomographie à émission de positons (TEP) pour suivre la réaction des participants à des douleurs d'intensité variable : sensation chaude non douloureuse ou sensation douloureuse liée à la chaleur. Les participants avaient reçu un opiacé (remifentanil), un placebo ou aucun traitement.
Une action antalgique a été rapportée avec le remifentanil et avec le placebo. Dans leur article, Petrovic et al. indiquent que ces deux effets antalgiques étaient associés avec une augmentation de l'activité dans le cortex cingulaire antérieur ("rostral anterior cingulate cortex").
Il semblait également y avoir une corrélation entre l'efficacité avec laquelle les opiacés activaient cette zone et l'action antalgique sous placebo dans les conditions douloureuses. Cette corrélation n'était pas retrouvée dans des conditions non douloureuses.
L'action antalgique d'un placebo serait dépendante d'un processus cognitif complexe qui résulte de l'analyse du danger dans un contexte particulier, de l'attente d'un résultat du traitement et aussi du désir de ne plus ressentir la douleur.
Le fait qu'un placebo soit capable, dans des conditions douloureuses, d'activer les mêmes zones cérébrales que le remifentanil laisse penser que l'action antalgique résulte de mécanismes communs. Les auteurs estiment que le "traitement cognitif" du placebo est capable d'activer le système des opioïdes endogènes.
Source : Science 2002. Publication en ligne avancée le 7 février 2002. www.sciencexpress.org.
Descripteur MESH : Placebo , Analgésie , Travail , Sensation , Douleur , Tomographie