Phytothérapie: les risques d'interactions médicamenteuses
Deux articles rappellent dans le dernier numéro du Lancet le danger de l'automédication. Une préparation à base de plante, le "St John Wort", interagit de façon dramatique avec des traitements utilisés lors du SIDA et des transplantations cardiaques.
S. Piscitelli (National Insitute of Health, USA) a démontré que le "St John Wort" réduit considérablement la concentration plasmatique d'un inhibiteur de la protéase du VIH-1: l'indinavir. Ceci pourrait conduire à l'apparition de virions résistants et donc à l'échec thérapeutique. Dans un autre article, F. Ruschitzka (Hôpital Universitaire de Zurich) rapporte le cas de 2 rejets de transplants cardiaques suite à la prise de "St John Wort". La préparation médicinale à en effet entraîné une chute de la concentration plasmatique en ciclosporine (peptide utilisé pour prévenir les phénomènes de rejets après une allogreffe). Ceci rappelle que des remèdes naturels à base de plantes sont souvent utilisés sans avis médical. Ces médicaments, considérés généralement comme inoffensifs par les patients, peuvent néanmoins interagir de façon tragique avec d'autres traitements. Une meilleure information des patients et une caractérisation stricte des propriétés pharmacologiques de ces produits limiteraient les risques associés à ce type d'automédication. Source : Lancet, 12 Février 2000, Vol. 355, 547-548 ; press release
Descripteur MESH : Automédication , Patients , Ciclosporine , Échec thérapeutique , Indinavir , Plantes , Thérapeutique , Transplants , VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine