Vivre près de décharges à ciel ouvert augmente les risques d’anomalies chromosomiques
Une nouvelle étude sur les risques d’anomalies chromosomiques parmi les personnes vivant à proximité de décharges à l’air libre montre une augmentation de près de 40% des risques parmi les gens qui résident dans un rayon de 3 km d’une décharge. Ce risque est similaire à celui déjà enregistré pour les anomalies non congénitales (Lancet 1998 ;352 :423-7.).
L’étude précédente (EUROHAZCON) avait montré une augmentation de 33% des risques d’anomalies non liées à des mutations chromosomiques (défaut du développement du tube neural, fente palatine, troubles cardiaques, neurologiques et gastro-intestinaux), pour les personnes vivant près de décharges sauvages à ciel ouvert.
Martine Vrijheid (London School of Hygiene and Tropical Medicine, GB) et ses collaborateurs se sont intéressés cette fois-ci aux risques d’anomalies congénitales (trisomie 21 principalement) liées à l’exposition près de décharges à ciel ouvert. Ils publient leurs résultats également dans le Lancet.
Les auteurs ont collecté des données de pays européens regroupant 23 sites de décharges et incluant l’étude de 245 cas d’anormalités chromosomiques et de 2412 sujets sains contrôle.
Après ajustement des différentes variables, les chercheurs ont calculé un risque augmenté de 40% d’anormalités chromosomiques parmi les personnes vivant dans un rayon de 3 km d’une décharge comparées aux personnes vivant dans un rayon de 3 à 7 km d’une décharge.
«Il est encore trop tôt pour affirmer que ces risques observés résultent de la proximité de décharges ou bien d’autres facteurs», a commenté M. Vrijheid. La chercheuse estime qu’il est plus important d’estimer l’exposition des mères aux produits chimiques pour pouvoir interpréter ces données.
Source : Lancet 26 janvier 2002;359:320-2.
Descripteur MESH : Personnes , Risque , Fente palatine , Mères , Trisomie , Tube neural