L'association entre les maladies infectieuses et l'athérosclérose se confirme
Une nouvelle étude parue dans la revue Circulation montre un lien entre l'exposition aux agents infectieux et le développement de l'athérosclérose. Un éditorial qui discute de ce résultat souligne toutefois que le lien de causalité n'est pas démontré et qu'il ne s'agit pour l'instant que d'une association.
"Nous avons montré une association significative entre le nombre d'infections auxquelles un patient a été exposé et l'étendue de l'athérosclérose dans les artères du cœur, du cou et des jambes", ont déclaré les Drs Hans Rupprecht et Christine Espinola-Klein, principaux auteurs de cette étude.
Les investigateurs ont recruté 572 patients, la plupart avec un syndrome coronarien. Une recherche des IgG et IgA a été initiée chez chaque patient pour les pathogènes suivants : herpes simplex virus (HSV) 1 et 2, Epstein-Barr virus, Haemophilus influenzae, Chlamydia pneumoniae, Mycoplasma pneumoniae et Helicobacter pylori.
Une association significative a été mise en évidence entre l'étendue de l'athérosclérose et un titre élevé en IgA anti C. pneumoniae et les titres en IgG anti H. pylori, cytomégalovirus et HSV-2. Cette association était significative même après ajustement pour l'âge, le sexe, les facteurs de risque cardiovasculaire reconnus et la concentration en protéine C-réactive.
Le nombre d'exposition aux agents infectieux défini par le nombre de séropositivités était lui aussi lié au degré d'avancement de l'athérosclérose, ajoutent les auteurs.
Un résultat marquant était la différence de mortalité cardiovasculaire selon le nombre d'exposition à ces agents infectieux. Chez les patients où la maladie athéroscléreuse était avancée, la mortalité était respectivement de 7,0 % et 20,0 % chez ceux séropositifs pour 0 à 3 et 6 à 8 des agents infectieux testés.
Dans un éditorial du même numéro de Circulation, Paul Ridker observe (Harvard Medical School) que les données déjà publiées sur ce sujet ne permettent pas de dégager des informations très claires sur cette relation. Il note par ailleurs que cette étude a été conduite sur des patients admis à l'hôpital pour une suspicion de syndrome coronarien. "La construction de cette étude ne permet pas d'écarter la possibilité que l'infection survienne après et non avant la lésion cardiovasculaire ou bien que ces patients soient plus sensibles aux infections", commente Ridker.
Source : Circulation 2002;105:2-4, 15-21
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