L'ostéoporose, une complication trop peu recherchée ?
Près de la moitié des américaines ménopausées présenteraient une densité minérale osseuse anormalement faible et 7 % souffriraient d'ostéoporose. Ces chiffres sont issus de l'examen de plus de 160.000 femmes ménopausées chez lesquelles une ostéoporose n'avait jamais été diagnostiquée. L'augmentation significative du risque de fracture qui en découle nécessite des programmes efficaces de dépistage et de prise en charge, estiment les auteurs de cette étude.
Les premiers résultats de l'étude américaine NORA (National Osteoporosis Risk Assessment) viennent d'être publié dans le Journal of American Medical Association. Cette étude est la plus large réalisée aux Etats- Unis sur l'ostéoporose. Au total, les auteurs ont recruté 200.160 femmes de plus de 50 ans, ménopausées et sans ostéoporose diagnostiquée. Les données de 163.979 femmes étaient disponibles pour l'analyse après un suivi d'environ un an.
L'état osseux des participantes a été examiné par la mesure de la densité minérale osseuse (DMO) périphérique (genou, talon ou avant-bras) par absorptiométrie biphotonique à rayons X (DXA).
"En utilisant les critère de l'Organisation Mondiale de la Santé, 39,6 % avaient une ostéopénie et 7,2 % une ostéoporose", écrivent Ethel Siris et ses confrères dans leur article.
Le risque d'ostéoporose était plus élevé avec l'âge, les antécédents de fractures (personnels ou familiaux), une origine asiatique ou hispanique, le tabagisme et la prise de cortisone. Au contraire, un indice de masse corporelle élevé, une origine afro-américaine, les estrogènes et les diurétiques, l'activité physique et la consommation d'alcool diminuaient le risque d'ostéoporose.
Il faut également souligner que la DMO périphérique constituaient un marqueur pertinent du risque de fracture dans l'année : l'ostéoporose était associée à un risque de fracture multiplié par 4 comparé à une DMO normale et l'ostéopénie à un risque multiplié par 1,8. Ces augmentations atteignaient le seuil de signification statistique.
Ainsi, le taux annuel de fracture pour 100 femmes par année de suivi était de 0,86 pour une DMO normale, 1,55 en cas d'ostéopénie et 3,47 pour l'ostéoporose.
Ces données confirment l'importance du risque ostéoporotique chez les femmes ménopausées. Dans leur discussion, les auteurs expliquent que sa détection doit être améliorée (la mesure de la DMO périphérique pouvant y contribuer) afin d'éviter des fractures qui peuvent survenir très rapidement après le diagnostic.
Source : JAMA 2001;286:2815-22
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