La myrrhe contiendrait des potentialités anti-cancéreuses
Des chercheurs du New jersey (EU), en marge d’une étude plus vaste sur les molécules anti-cancéreuses des plantes, ont trouvé, à partir d’extraits d’une espèce de Myrrhe, qu’au moins un de ses composants possédait une activité anti-tumorale en le testant sur des lignées cellulaires humaines malignes, connues pour être résistantes aux anti-cancéreux utilisés en chimiothérapie.
La myrrhe est une résine sèche obtenue à partir d’un arbre du genre Commiphora. Elle est utilisée depuis des milliers d’années comme un produit cosmétique (huile, parfum), comme combustible et également comme un anti-douleur. Il existe même des traces d’une utilisation de la myrrhe par des civilisations anciennes, contre le cancer.
Un composé d’extraits de l’espèce Commiphora myrrha a été testé par l’équipe de Mohammed Rafi, professeur assistant au département des sciences des aliments de l’université de Rutgers dans le New Jersey, sur des lignées cellulaires cancéreuses du sein MCF-7.
Le composé de myrrhe tue les cellules MCF-7 en inactivant, apparemment, la protéine Bcl-2, sur exprimée dans de nombreux cancers, notamment ceux du sein et de la prostate.
Selon les chercheurs, bcl-2 est un activateur de la croissance cellulaire et elle induit la résistance vis à vis des anti-cancéreux. Les chercheurs tentent d’identifier d’autres mécanismes d’action de ce composé.
Celui-ci, selon les tests réalisés, n’a pas une action aussi forte que les anti-cancéreux utilisés en chimiothérapie (100 fois moins d’activité que le taxol® par exemple).
Son activité anti-tumorale serait, selon les chercheurs, de l’ordre d’autres composés dérivés des plantes comme le genistein du soja ou le lycopène des tomates. «La bonne nouvelle est que ces composés proviennent de l’alimentation et n’ont pas d’effets toxiques sur les cellules saines», ont commenté les chercheurs.
Les chercheurs sont très optimistes sur le potentiel anti-cancéreux de la myrrhe et souhaiteraient approfondir leurs recherches afin d’envisager le développement d’un médicament oral basé sur l’activité d’autres composants de la myrrhe qui, selon les chercheurs, auraient également des vertus thérapeutiques anti-cancéreuses.
Cependant, les chercheurs concèdent que les recherches sur l’animal n’ayant pas encore débuté, il faudra encore cinq à dix ans avant de développer un médicament. Toutefois, optimistes, ils ont débuté les démarches du processus de brevetabilité sur ce composé.
Source : Journal of Natural Products 2001;64:1460-2.
Descripteur MESH : New Jersey , Plantes , Cellules , Aliments , Croissance , Douleur , Parfum , Prostate , Soja , Toxiques , Vertus