Le traitement anti-hormonal dans le cancer de la prostate provoque une réponse spécifique du système immunitaire
D’après une étude publiée aujourd’hui dans les compte-rendus de l'académie américaine des sciences, le traitement visant à inhiber les androgènes dans le cancer de la prostate avancé, induit une réponse immunitaire spécifique contre les cellules cancéreuses. Après une semaine de traitement, on observe une infiltration massive de lymphocytes T CD4+ au niveau de la tumeur. Les lymphocytes ont une réponse oligoclonale spécifique et restreinte au site de la tumeur.
Il s’agit de la première étude randomisée prospective sur le sujet, présentée par des chercheurs de la Loyola University of Chicago à Maywood dans l’Illinois (EU). En effet, si l’on savait que le traitement anti-androgènes, prescrit dans le cancer avancé de la prostate avant son ablation, provoquait une inflammation prostatique, on ne savait pas si celle-ci représentait une réponse immunitaire spécifique ou non.
Eugene Kwon et son équipe ont donc étudié ce qui se passait au niveau prostatique chez 33 patients atteints d’un cancer de la prostate avancé qui ont reçu pendant 0, 7, 21 ou 28 jours un traitement bloquant les hormones mâles (flutamide+leuprolide) avant de bénéficier d’une prostatectomie.
Les résultats histochimiques et biochimiques ont montré qu’après une semaine de traitement aux anti-androgènes, les patients ont montré une infiltration massive de lymphocytes T CD4+ au niveau de la tumeur, alors que les lymphocytes T CD8+ étaient moins nombreux en comparaison.
De plus, la population de lymphocytes T retrouvés en abondance dans les tumeurs avait une spécificité de réponse restreinte au niveau du récepteur T (TCR Vβ), ce qui laisse supposer une réponse spécifique vis à vis des cellules cancéreuses.
L’examen d’autres tissus chez ces patients a révélé une faible infiltration de ces cellules consécutivement au traitement.
Les auteurs concluent de leurs résultats qu’il existe une infiltration spécifique de lymphocytes T dans le tissu prostatique traité aux anti-androgènes, ce qui laisse entrevoir des traitements thérapeutiques spécifiques du cancer de la prostate et d’autres cancers hormono-dépendant, comme le carcinome mammaire.
Source : PNAS 4 décembre 2001;98(25):14565-70.
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