Une protéine pour améliorer la revascularisation des tissus
Une étude américaine publiée dans la revue Genes & Development montre dans un modèle murin que la protéine HIF-1α, surexprimée dans l’épiderme de manière constitutive, permet une augmentation considérable de la néovascularisation, sans être accompagnée de phénomènes inflammatoires ou bien de perte de résistance vasculaire. De plus, cette dernière caractéristique n’est pas provoquée par la surexpression de l’angiopoïétine 1 ou 2.
L’équipe de Jeffrey Arbeit du Comprehensive Cancer Center de l’université de Californie à San Francisco, a tenté de réaliser une néovascularisation, non pas à partir de la sur expression du VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor), comme cela avait déjà été tenté avec peu de succès, mais en surexprimant chez des souris transgéniques le gène du facteur de transcription HIF-1α dans les kératinocytes de la peau.
HIF-1α (Hypoxia-inducible factor-1α) est un activateur des gènes nécessaires au métabolisme énergétique de la néovascularisation. Il est surexprimé dans les cellules cancéreuses ou lors d’un infarctus du myocarde ou bien au niveau d’une blessure. Jusqu’à présent, les conséquences biologiques de sa surexpression étaient peu connues.
Chez les souris exprimant de manière constitutive HIF-1α dans l’épiderme, les chercheurs ont constaté une augmentation de 66% des capillaires de la peau, une expression de VEGF 13 fois supérieure à la normale ainsi qu’une augmentation de 6 à 9 fois de chacune des isoformes de VEGF.
Aucun œdème n’a été observé pas plus que des phénomènes d’inflammation ou de fragilité vasculaire. De plus, la résistance vasculaire constatée n’a pas été provoquée par une activation des angiopoïétines 1 et 2.
«Les vaisseaux ressemblaient à des capillaires normaux», a commenté le docteur Arbeit.
Les implications thérapeutiques de cette découverte sont nombreuses car apparemment HIF-1α n’induit pas d’effets secondaires indésirables. Il pourrait donc servir dans les thérapies visant à réparer les accidents ischémiques tissulaires provoqués par le diabète ou les infarctus.
De plus, les auteurs pensent que HIF-1α pourrait être utilisé comme cible dans les thérapies anti-cancéreuses afin de réduire la progression des tumeurs en stoppant leur vascularisation.
Source : Genes & Development 2001;15:2520-32.
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