Un nouveau variant de VIH potentiellement et rapidement résistant à l’AZT
Des chercheurs du centre de contrôle des maladies (CDC) à Atlanta (EU) viennent de mettre en évidence, parmi des malades non encore traités et infectés par le VIH, qu’un certain nombre étaient porteurs d’une souche de virus possédant une mutation ponctuelle nouvelle qui rendait le virus résistant à l’AZT après seulement un petit nombre de réplications virales. Cette nouvelle classe de variants du virus inquiète les chercheurs de par sa prévalence et sa capacité de réplication élevées. Elle remettrait en cause les compositions des thérapies antirétrovirales actuelles à base d’AZT.
Alors que le phénomène de résistance aux traitements est connu et retrouvé fréquemment chez des patients VIH+ traités depuis un certains temps avec des antirétroviraux, il est rare de constater un tel phénomène chez un patient non encore traité.
L’AZT (ou encore appelé zidovudine, ZDV ou retrovir), employé pour la première fois en 1987 dans le traitement contre VIH, est l’un des composants des tri thérapies anti VIH les plus fréquemment utilisé.
Gérardo Garcia-Lerma et ses collaborateurs du CDC, en analysant dans le cadre d’une épidémiosurveillance des mutations conférant des résistances au VIH parmi 603 patients infectés par le virus mais non encore traités, ont dénombré 20 personnes qui portaient une souche virale avec une mutation ponctuelle (1 nucléotide de changé) dans le gène de la transcriptase inverse, non encore répertoriée ou différente de la souche sauvage initiale.
Cette mutation touche la tyrosine en position 215 (215D/C/S) et diffère de celle déjà connue en cette position responsable d’une résistance à l’AZT (T215Y/F, 2 nucléotides de changés). Le variant de VIH porteur de la mutation nouvelle reste sensible à l’AZT mais très vite il est capable de générer une souche résistante à la drogue.
De plus, le variant de VIH a une capacité de réplication intacte et devient prépondérant lorsqu’il se trouve parmi d’autres souches résistantes.
Selon les auteurs, cette haute prévalence du nouveau variant résistant à l’AZT n’est pas bon signe et il faudrait vite trouver si ce phénomène ne compromet pas l’efficacité des tri thérapies actuelles.
Source : PNAS Early edition 6 novembre 2001;2(45).
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