Origines génétiques de l’athérosclérose
Le cardiologue Pascal Goldschmidt du Duke University Medical Center à San Francisco (EU) discute aujourd’hui à la conférence de presse de l’American Medical Association’s Science des bases génétiques des maladies cardiovasculaires. Il relate notamment le cas de Sergei Grinkov, un patineur artistique champion olympique, mort subitement le 20 novembre 1995 à l’âge de 28 ans d’un infarctus massif du myocarde. L’analyse sanguine du patineur a révélé une variation génétique du gène P1A2 portée par 20% de la population. Le gène P1A2 normal est impliqué dans la formation plaquettaire.
Les variations du gène P1A2 semblent associées à une agrégation plus importante des plaquettes sanguines.
« Alors que les facteurs environnementaux sont importants dans le développement des maladies cardiaques, il y a cependant d’autres facteurs », a souligné Goldschmidt.
« Sergei Grinkov, comme son père mort à 52 ans d’une crise cardiaque, n’avait aucun risque associé aux maladies cardiovasculaires comme le diabète, l’hypercholestérolémie, l’âge, la sédentarité ou l’hypertension », a commenté Goldschmidt. Ils avaient [son père et lui], quelque chose d’autre », a-t-il dit.
Goldschmidt et des collaborateurs statisticiens et généticiens ont réalisé des recherches importantes depuis trente ans en collectionnant les cas de patients cardiaques, leur réponse aux différents traitements et en analysant les aortes des patients transplantés du cœur.
Ils ont ainsi pu ajouter des données génétiques réalisées lors d’analyses sanguines. Par exemple cette année ils ont collecté plus de 700 échantillons sanguins sur des patients ayant bénéficié d’une angioplastie.
Actuellement, les chercheurs ont dénombré pas moins de 83 gènes impliqués dans le phénomène d’athérosclérose.
En ce moment, les chercheurs testent en aveugle cinq médicaments afin de déterminer celui ou la combinaison de molécules adaptées au profil génétique des patients.
«Il y a différents gènes impliqués, certains semblant protéger les individus de l’athérosclérose, d’autres les y prédisposant », a conclut Goldschmidt.
Source : American Medical Association’s Science Reporters Conference 29 octobre 2001, San Francisco.
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