Des béta-bloquants pour éviter le catabolisme protéique chez les grands brûlés
On observe chez les grands brûlés un hypermétabolisme intense qui se traduit par un catabolisme des protéines musculaire. Ce catabolisme est sous la régulation des catécholamines et peut contrarier le rétablissement du patient. Un essai randomisé qui vient d'être publié indique que le propranolol (béta-bloquant) permet d'atténuer cet hypermétabolisme chez des enfants gravement brûlés.
Cet essai randomisé est publié aujourd'hui dans le New England Journal of Medicine par des médecins du département de chirurgie de l'Université du Texas. Herndon et ses collaborateurs expliquent dans leur article que les brûlures sévères entraînent une dépense d'énergie importante qui amène à une dégradation des protéines musculaires.
Ces auteurs ont supposé qu'il était possible de contrer cet effet en bloquant l'action des catécholamines sur les récepteurs béta, ce qui pourrait avoir un effet positif global sur le patient.
Cette hypothèse a été testée sur un groupe de 25 enfants brûlés sur plus de 40 % de la surface du corps : 13 ont reçu du propranolol par voie orale pendant au moins douze semaines et 12 formaient le groupe contrôle.
Le béta-bloquant a permis de réduire la dépense énergétique au repos des patients traités. De plus, la balance énergétique pour les protéines musculaire (synthèse – dégradation) a augmenté de 82 % chez ceux sous propranolol alors qu'elle avait diminué de 27 % dans le groupe placebo.
Les auteurs concluent en indiquant que le propranolol diminue l'hypermétabolisme et évite le catabolisme des protéines musculaires chez des brûlés hospitalisés. Au final, cet effet pourrait avoir des conséquences positives sur la cicatrisation générale du patient.
Source : N Engl J Med 2001;345:1223-9.
Descripteur MESH : Propranolol , Protéines , Catécholamines , Brûlures , Cicatrisation , Médecins , Patients , Placebo , Repos , Texas