L'aspirine réduit le risque de décès chez les patients avec une maladie coronarienne connue ou soupçonnée
L'aspirine est connue pour réduire la mortalité à court terme après un infarctus du myocarde. De nouveaux résultats montrent également qu'elle réduit la mortalité à long terme chez des patients qui présentent un risque coronarien. Cependant, ces bénéfices apparaissent surtout pour certaines catégories de personnes.
Dans une étude prospective parue dans le JAMA, Gum et al. ont suivi l'évolution de 6.174 patients américains. Ces personnes avaient tous bénéficié d'une échocardiographie de stress dans le cadre d'une atteinte coronaire connue ou suspectée. Parmi les patients, 2.310 (37 %) prenaient de l'aspirine. Ce travail a été réalisé entre 1990 et 1998 et le suivi médian était de 3 ans.
Pendant le suivi, 276 patients (4,5 %) sont décédés. La mortalité a été ajustée en fonction de nombreux facteurs : âge, sexe, facteurs de risque cardiovasculaire, antécédents coronariens et fraction d'éjection notamment.
Les auteurs indiquent que la prise d'aspirine dans cette cohorte était associée à une réduction de la mortalité, quelle qu'en soit la cause. La réduction du risque était de 33 % (hazard ratio = 0,64 ; IC 95 % = 0,51-0,87) par rapport à ceux qui n'en prenaient pas.
Diverses analyses statistiques ont été mises en œuvre par les auteurs pour analyser cette tendance. Elles confirmaient que la prise d'aspirine était associée à une réduction du risque de décès (risque réduit d'environ 45 %).
Les auteurs ont ensuite recherché quels étaient les bénéfices de l'aspirine selon les caractéristiques des patients. "Nous avons montré que l'aspirine est particulièrement bénéfique chez les patients les plus âgés, ceux qui avaient des difficultés à faire de l'exercice et ceux avec un antécédent coronarien", écrivent Gum et al..
Malgré les limitations de leur étude – pas de randomisation sur la prise d'aspirine -, l'ampleur de l'association entre l'aspirine et la réduction de la mortalité permet d'établir un lien de causalité, commentent les investigateurs.
Cette publication fait l'objet dans le JAMA d'un éditorial (Radford et Foody). Ses auteurs soulignent la qualité de la méthodologie employée par Gum et al.. "Des études observationnelles sophistiquées comme celle de Gum et al. indiquent qu'étendre, à des groupes de patients peu ou non étudiés – dans ce cas ceux avec une maladie coronarienne suspectée et avec un handicap physique -, les résultats d'essais randomisés sur l'aspirine apportera un bénéfice plutôt qu'un effet contraire".
Source : JAMA 2001;286:1187-94,1228-30.
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