Cancer du sein : un nouveau marqueur de susceptibilité identifié
Des chercheurs ont montré que des variations du gène codant le TGF-β1 (transforming factor β1) semblent modifier le risque de cancer du sein chez les femmes âgées. Ce travail vient de faire l'objet d'une publication dans le Journal of American Medical Association.
Deux gènes ont été jusqu'à présent associés à une augmentation claire du risque de cancer du sein : les gènes BRCA1 et BRCA2. Néanmoins, les formes mutées de ces gènes ne concernent qu'un nombre limité de cas.
Le travail présenté par Ziv et al dans le dernier JAMA suggère d'étudier de plus près le gène TGF-β1. En effet, ces auteurs ont montré que son génotype semblait affecter le risque de cancer du sein. Un génotype particulier serait associé à une réduction du risque d'environ deux tiers.
Bien que préliminaires, ces résultats sont en accord avec plusieurs éléments sur le rôle du TGF-β dans la cellule. Comme le rappellent Ziv et al, des travaux récents sur l'animal laissaient entendre que le produit de ce gène exerçait une activité protectrice sur le développement tumoral précoce et notamment dans le cancer du sein.
Afin d'étudier son rôle chez la femme, Ziv et al ont analysé les données de 3.075 femmes ayant participé à l'étude "Study of Osteoporotic Fractures". Elles étaient américaines, de type européen et âgées de plus de 65 ans.
La mutation faux sens T29C a été étudiée : elle correspond à la substitution d'une thymine par une cytosine sur le gène et se traduit par une augmentation du taux de TGF-β1 dans le sang.
Le risque de cancer du sein a été étudié sur trois génotypes : T/T, T/C et C/C.
Le risque était similaire pour les individus homozygotes T/T et pour les hétérozygotes T/C (5,4 et 5,8 personne.années respectivement).
Par contre le risque était réduit pour les homozygotes C/C, avec 2,3 personne.années. Ce génotype correspondrait aux personnes avec le taux de TGF-β1 le plus élevé.
Après ajustement pour plusieurs facteurs de risque, le risque de cancer du sein restait inférieur pour les femmes porteuses du génotype C/C que pour les génotypes T/C et T/T (hazard ratio = 0,36 ; IC 95 % = 0,17-0,75).
Les auteurs soulignent la fréquence élevée – 85 % - des génotypes T/T et T/C dans leur étude, "génotypes qui seraient associés à un risque de cancer du sein 2,3 à 3 fois plus élevé que le génotype C/C". L'allèle T pourrait donc être lié à une proportion importante des cancers du sein.
Cette découverte est commentée par le Dr Katrina Armstrong (Université de Pennsylvanie) dans un éditorial. Elle insiste sur le caractère préliminaire de l'étude tout en notant la nécessité de poursuivre ce travail afin de trancher définitivement sur le rôle TGF-β1 dans le cancer du sein.
Source : JAMA 2001;258:2859-63, 2907-9.
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