L'interféron beta-1a semble efficace dans la prise en charge précoce de la sclérose en plaques
Après un premier épisode neurologique évoquant un diagnostic de sclérose en plaques, un traitement par interféron beta-1a pourrait avoir un effet positif sur l'évolution neurologique et clinique de la maladie. Ceci est la conclusion d'un essai contre placebo publié dans le Lancet du 19 mai.
Giancarlo Comi et les membres du Early Treatment of Multiple Sclerosis Study Group</i> ont étudié l'action de l'interféron beta-1a sur la fréquence des poussées chez des patients possiblement atteints de sclérose en plaques. Tous les patients entrés dans l'étude avaient présenté un premier épisode neurologique évocateur de la maladie dans les 3 derniers mois. Un examen IRM devait conforter le diagnostic.
Au total, 308 patients de 14 pays européens et 57 centres de soins ont participé à l'essai. Les sujets ont reçu de façon aléatoire de l'interféron beta-1a (22 mg) en sous cutané une fois par semaine ou un placebo. La durée du traitement était de deux ans, avec un examen clinique tous les 6 mois et une IRM tous les 12 mois.
90 % des participants ont complété l'étude. Les patients du groupe interféron étaient moins nombreux que ceux du groupe placebo à évoluer vers une sclérose en plaques cliniquement établie (34 % comparé à 45 % ; p =0,047).
Par ailleurs, le délai à partir duquel 30 % des patients présentaient une sclérose en plaques confirmée était de 569 jours avec l'interféron comparé à 252 dans le groupe placebo. Enfin, la fréquence des poussées était en faveur du traitement par interféron beta-1a de même que l'examen des lésions visibles à l'IRM.
Les auteurs estiment donc que ce traitement par interféron beta-1a apporte des bénéfices significatifs lorsqu'il est initié très tôt. Dans un commentaire de cette étude, le Dr George Ebers de l'Université d'Oxford souligne que le recul n'est pas suffisant pour étudier l'impact du traitement sur les handicaps rencontrés par les patients : "Malheureusement, l'incertitude qui entoure la question clé de l'efficacité à long terme semble devoir rester sans réponse pour un certain temps". "Bien qu'il y ait trop peu de données pour écarter un effet, il reste à prouver que les interférons puissent avoir un impact sur la progression de la maladie mis à part leur effet sur les poussées".
Source : Lancet 2001;357:1576-82, 1547.
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