Regurgitation mitrale après un traitement par anthracycline
Une étude britannique à paraître dans le numéro d’avril de la revue Heart montre que la régurgitation mitrale se produit plus fréquemment chez les patients traités par anthracycline, comparé à la population normale.
Le Dr J. Gibbs et ses collaborateurs ont étudié le développement de la régurgitation mitrale après un traitement par anthracycline de patients présentant un électrocardiogramme normal. Sont entrés dans l’étude 305 patients âgés de 2 à 33 ans (âge médian=14 ans) traités avec des doses cumulées d’anthracycline comprises entre 150 et 450 mg/m2 (dose médiane = 180 mg/m2).
L’étude montre que 34 patients (11,6 %) ont développé, durant ou après le traitement par anthracycline, une régurgitation mitrale détectée à l’examen échographique, et qui n’était pas apparente cliniquement. Ceci est à comparer avec les 1,8 % observés dans une population normale, d’âge identique (p < 0,0001).
De plus, 9 de ces 34 patients ont développé des anomalies de l’onde T non spécifiques. Tous ces patients présentaient par ailleurs une fonction systolique normale au moment de la détection initiale de la régurgitation mitrale, mais 4 d’entre eux ont vu une détérioration de leur fonction ventriculaire gauche à 5, 11, 20 et 27 mois après la première détection de la régurgitation mitrale.
D’après ces résultats, les auteurs concluent que la détection échocardiographique d’une nouvelle régurgitation mitrale, avec ou sans anomalie au niveau de l’ECG, peut être prédictive de la cardiomyopathie associée à un traitement par antracycline.
Source : Heart 2001 ; 85 : 430-432
Descripteur MESH : Patients , Population , Fonction ventriculaire , Fonction ventriculaire gauche